4 Français, dont 2 pilotes d'avion, en détention provisoire depuis plus d'un an en République dominicaine sur des accusations de trafic de cocaïne, ont été relâchés, mais interdits de quitter le territoire en attendant leur procès.
A l'issue de plusieurs audiences préliminaires menées ces dernières semaines, la juge Elka Reyes a renvoyé les suspects, interpellés en mars 2013 à bord d'un avion privé avec 700 kg de cocaïne à bord, devant la justice, considérant comme suffisantes les charges à leur encontre mais ordonné leur remise en liberté, la durée légale de leur détention provisoire étant dépassée."Il est décidé l'ouverture d'un procès", indique le jugement de Mme Reyes, émis par un tribunal de Saint Domingue.
Relâchés, mais interdits de quitter le territoire en attendant leur procès :
Libérés sans caution, les prévenus devront toutefois se présenter régulièrement devant un juge pour attester de leur présence dans le pays."De notre point de vue, nos clients auraient dû bénéficier d'un non-lieu, mais nous respectons la décision de la juge et nous prendrons les mesures nécessaires", a déclaré après la lecture de la décision Me Maria Elena Gratereaux, avocate des deux pilotes.
700 kg de cocaïne répartis dans 26 valises :
Le 20 mars 2013, les pilotes Pascal Jean Fauret et Bruno Odos, un autre membre de l'équipage, Alain Castany, et le passager Nicolas Pisapia, avaient été interpellés sur le tarmac de l'aéroport de la station balnéaire de Punta Cana (ouest de la République dominicaine), alors qu'ils s'apprêtaient à décoller à bord d'un avion privé à destination de la France.A bord de l'appareil se trouvaient 700 kg de cocaïne répartis dans 26 valises.
Dans la foulée, une quarantaine d'agents des douanes, de la police anti-drogue et des services migratoires dominicains avaient également été arrêtés, soupçonnés d'avoir participé à ce vaste trafic de drogue.
Hier, 27 d'entre eux ont bénéficié d'un non-lieu et 10 libérés mais également renvoyés devant la justice.
Ils ont toujours clamé leur innocence :
Au cours des audiences préliminaires, les 2 pilotes ont nié avoir le moindre lien avec la cargaison découverte à bord de l'appareil, un Falcon 50 appartenant au lunetier français Alain Afflelou mais affrété par une société de location, SN-THS, installée en France.Le passager Nicolas Pisapia a, lui, affirmé avoir embarqué avec seulement un sac à dos, et n'avoir lui non plus aucun lien avec les 700 kg de drogue.
De son côté, le procureur Milciades Guzman a affirmé au cours de l'instruction que les 2 pilotes effectuaient depuis 2012 des liaisons vers différentes destinations européennes avec les mêmes passagers à des fins de narcotrafic.
M. Guzman s'est dit satisfait, estimant que "les principales têtes du réseau ont été renvoyées en procès".
Le ministère public base ses accusations sur les témoignages de 4 agents infiltrés et d'autres témoins, qui ont assuré que les 4 occupants de l'avion étaient liés aux autres accusés dans des activités de narcotrafic.
Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) avait demandé le 25 février aux pilotes français de ne plus assurer les liaisons vers la République
dominicaine pour dénoncer "l'emprisonnement arbitraire" des 2 pilotes. Cet appel avait été suspendu début avril "en signe d'apaisement".