AS Monaco : 2 échecs cuisants, 0 point, 19ème au classement, Jardim fragilisé

Vice-champion de France en titre, Monaco -zéro point et 19ème de L1 après 2 échecs cinglants en autant de rencontres-, son nouvel entraîneur Leonardo Jardim et sa nouvelle stratégie globale commencent à ressembler au fiasco de l'été.

Un entraîneur qui tâtonne :

Jardim l'a dit avant Bordeaux, "il n'y pas de projet sans résultat". Le sien, ambitieux sur le plan du jeu (défense haute, pressing haut, jeu offensif sur la
largeur) et du management général, a donc déjà pris un sacré coup.
Après la gifle bordelaise, Jardim continue cependant d'être droit dans ses bottes. "On va continuer à croire en ces joueurs, j'ai des certitudes que le jeu va s'améliorer", a-t-il lancé.
Cela ressemble à un voeu pieux. Car ce début de compétition questionne plus qu'il ne rassure les fans monégasques.
Pire, le technicien portugais n'a pas su apporter de réponse tactique à l'organisation bordelaise de la seconde période.
Le réajustement rapide face à Lorient n'avait pas payé.
La non-réponse à Bordeaux a été un mauvais choix.
Présenté comme un fin tacticien, Jardim s'est donc déjà manqué 2 fois. Le haut-niveau oblige à des résultats rapides. Jardim est donc fragilisé. L'expérience d'une saison réussie avec Ranieri semble même avoir été dilapidé.
En 2 rencontres, Jardim a utilisé 19 joueurs. Il n'a toujours pas trouvé d'équilibre, ni d'équipe-type, ce qu'il considère comme "une urgence".

Des performances individuelles insuffisantes :

Les performances individuelles de ses joueurs l'aident peu. Changée à 75% après l'échec initial contre Lorient (1-2), l'arrière-garde a explosé après la pause à Bordeaux.
Abdennour, le seul à avoir été aligné à 2 reprises, symbolise les largesses défensives actuelles. Souvent battu dans la zone de vérité (il a concédé deux penalties), pris en vitesse pure, il ne rassure pas non plus sur ses relances.
Mais si la défense monégasque est moins solide que la saison dernière, c'est que l'équilibre d'équipe n'existe pas.
Les latéraux, que Jardim souhaitent offensifs, peinent à trouver la justesse entre leurs devoirs de défendre et leurs consignes d'attaquer.
Avec 2 milieux récupérateurs contre Lorient (Kondogbia et Bakayoko, puis Moutinho) dans un 4-2-3-1, ou avec une seule sentinelle (Toulalan) dans un 4-3-3 à Bordeaux, Monaco n'a jamais maîtrisé le coeur du jeu, où Moutinho demeure une énigme.
Et devant, si Berbatov affiche ses qualités techniques, il masque à peine le manque de rythme de Falcao, toujours l'ombre du +Tigre+.
Quant aux jeunes pousses Ocampos, Ferreira-Carrasco et Germain, elles sont encore tendres.
Sans évoquer le possible départ du plus talentueux des jeunes, Martial, que Jardim, comme Ranieri avant lui, a du mal à manager.

Une direction trop avare?

Après les départs de James Rodriguez, Rivière, Obbadi et Abidal, Monaco n'a étoffé son effectif, ni qualitativement, ni quantitativement.
Les très jeunes milieux Bakayoko et Bernardo ne suffiront pas en vue des échéances européennes.
Monaco est moins fort qu'hier. Après de nombreux doutes quant à ce constat, chacun au club en est enfin conscient.
Après avoir été indulgents, les supporteurs commencent à se demander si le pactole issu des plus-values enregistrées (plus de 90 millions d'euros) sera réellement réinvesti.
Jardim veut, outre un joueur excentré, un défenseur central de haut niveau.
Le marché des joueurs de ce profil demeure très fermé et onéreux.
A titre d'exemple, Chelsea a dépensé plus de 50 millions pour Mangala. Barcelone a sorti près de 40 millions sur Mathieu (30 ans) et Vaermalen (28 ans).
Or, la politique énoncée par le vice-président Vadim Vasilyev, qui fut source du départ de Ranieri, interdit ce type d'investissements.
Malgré l'écart entre les résultats actuels et ses ambitions personnelles, il n'est d'ailleurs pas certain de voir le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev amender ses principes.
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