La préfecture de Paca a jugé vendredi qu'il n'y avait plus d'espoir de reprise de la minoterie Moulins Maurel à Marseille, au grand dam des salariés, qui soutiennent toujours le projet d'un homme d'affaires dont l'offre a été rejetée.
Le repreneur potentiel des Moulins Maurel avait jusqu'à jeudi pour apporter une caution bancaire. Mais il ne l'a pas fait. La préfecture a donc tranché pour une reconversion de site. Mais les salariés gardent encore de l'espoir."Depuis l'annonce de la fermeture de la Grande Minoterie de la Méditerranée (GMM, connue comme les Moulins Maurel) en septembre 2012, l'État s'est engagé aux côtés des salariés et en étroite coordination avec la direction de l'entreprise, à favoriser l'émergence d'une solution de reprise du site de la Valentine", écrit la préfecture dans un communiqué.
Lors d'une réunion le 28 août, le groupe Nutrixo, propriétaire de ce site de production de semoule employant aujourd'hui une trentaine de salariés, a expliqué pourquoi il avait refusé l'offre présentée en mai par un homme d'affaires franco-algérien, "estimant notamment que les garanties financières et industrielles (apportées par le repreneur potentiel) n'étaient pas suffisantes pour ouvrir un processus de cession", poursuit-elle.
Un délai lui avait été donné jusqu'à jeudi 18H00 pour apporter une caution bancaire de trois millions d'euros, ce qu'il n'a pas fait: "malgré les efforts déployés ces derniers mois notamment par le commissaire au redressement productif ainsi que par les organisations syndicales, l'absence de présentation de garantie bancaire met un terme à tout espoir de reprise du site", juge la préfecture.
Immédiatement après ce délai, a précisé à l'AFP Edouard Pagny, délégué CGT sur le site, des vigiles ont expulsé les salariés présents dans l'usine. "Ils ont fait entrer des camions pour essayer de faire sortir le matériel", a-t-il ajouté.
Pour les salariés pourtant, le projet de reprise rejeté par Nutrixo reste valable.
"On va demander au commissaire au redressement productif de recevoir le repreneur", a assuré M. Pagny: "La seule chose qui pourrait nous faire reculer, c'est qu'il dise qu'il ne veut plus acheter".
Dans une lettre adressée à ce commissaire et diffusée par la CGT, ce repreneur potentiel explique ne pas avoir apporté la caution demandée parce qu'il n'a pas "pour habitude de mobiliser des montants aussi importants juste pour engager des discussions autour de la reprise d'une affaire, à l'arrêt, qui ne fait l'objet d'aucune offre concurrente et dont la prospérité est loin d'être acquise".
GMM, dont l'activité avait commencé en 1860 (sous le nom de Grands Moulins Maurel), avait été rachetée à Panzani en 2008 par le groupe NutriXo.
Ce dernier avait annoncé en juillet 2012 qu'il cesserait son activité en novembre 2013 en raison de ses pertes (8,5 millions d'euros) et faute de pouvoir renégocier un contrat de production de semoule avec Panzani, son principal client.