Ils feront leur entrée au Palais du Luxembourg ce mardi à 14h30, Stephane Ravier et David Racheline, sont les 2 premiers sénateurs Front National de la 5e République. David Racheline savait pouvoir compter sur les voix de 200 grands électeurs de son parti, il en a obtenu 200 de plus.
Le maire de Fréjus David Rachline a, ratissé, au-delà de ses grands électeurs, soit 401 au total.
Qui sont ces grands électeurs sortis des rangs? Le secret du vote rend l'analyse délicate mais les dirigeants locaux du FN ont la leur.
Sur cette terre fertile pour le FN, où la gauche est en perdition, le parti frontiste a joué sur du velours.
"David Rachline est le seul des trois candidats venus à notre rencontre à avoir vraiment abordé les questions de la réforme territoriale, du rôle du Sénat et du démantèlement des petites communes, une vraie catastrophe!" raconte Irène Geay,
conseillère municipale de Fayence, élue sans étiquette sur une liste DVD d'opposition au maire UMP. Une des rares à afficher sans fard son vote FN.
Rencontre avec cette élue de la droite classique qui ont apporté leur voix au Front National, Irène Geay est conseillère municipale à Fayence, et elle revendique son choix sans détour.
Rencontre signée Pascal Varnier, Didier Beaumont et Roux Dominique:
Pour elle, "Il faut avoir le courage de ses opinions! Le FN est un parti comme les autres. Je souhaiterais que d'autres élus ayant voté FN l'affichent plus mais ils craignent sans doute d'être montrés du doigt", ajoute l'élue qui se dit proche de "la droite décomplexée de Jean-François Copé".
La peur de "représailles" sous forme de perte de subventions du Conseil général ou d'une intercommunalité explique cette discrétion générale, sur laquelle le FN a d'ailleurs su s'appuyer, explique le secrétaire départemental du FN, Frédéric Boccaletti.
Le "coefficient personnel" de David Rachline
"Elus anonymes, votre voix comptera néanmoins autant que celle d'un sénateur, d'un député ou d'un maire", peut-on lire dans un courrier qu'il a adressé à chaque grand électeur du département avant le vote. De quoi nourrir l'entreprise de "déculpabilisation", dont parle l'ancien président PS de la Haute assemblée Jean-Pierre Bel.
"Les grands électeurs, c'est un tiers encarté plutôt à gauche, un tiers à droite et au milieu il y a des grands électeurs qui suivent un peu l'air du temps. (...) S'il y a eu une déculpabilisation d'un certain nombre de ceux qui étaient appelés à voter, cela conduit à ce genre de résultats", a dit M. Bel sur France Info.
Dernière raison de la percée FN dans le Var: le "coefficient personnel" de David Rachline, selon le chercheur Jean-Yves Camus. A 26 ans, le maire de Fréjus, "à la personnalité un peu flamboyante", incarne "cette carte de la jeunesse jouée par le FN", là où "la classe politique varoise ne brillait pas par son renouvellement".