Après lui avoir dérobé ses affaires, ils avaient forcé la jeune femme à lui ouvrir la porte de son appartement marseillais. Les deux hommes l'avaient alors séquestrée et violée. La cour d'assises d'Aix-en-Provence vient de les condamner à 20 ans de réclusion, la peine maximale.
Deux hommes, jugés pour le viol en 2012 d'une jeune femme qu'il voulait cambrioler, ont été condamnés lundi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, soit le maximum de la peine encourue.
20 ans de réclusion criminelle, c'est beaucoup, c'est étrange pour un dossier pareil"
a estimé Me Saïd Benahmed, l'avocat d'un des accusés, Rafik Satour, après le verdict. "C'est un dossier qui mérite moins", considère-t-il, jugeant que les
jurés s'étaient plus identifiés à la victime, "une belle victime", qu'aux accusés.
Une séquestration de plus de deux heures
Le fait que les actes "ont été commis en réunion", avec "une séquestration de plus de deux heures", "n'a pas joué en faveur" des accusés, a analysé Me Stephan Gautier, le défenseur de Billel Youcef Missaoui. La cour d'assises a suivi les réquisitions de l'avocat général, 20 ans de réclusion, soit le maximum encouru pour viol aggravé.Les deux accusés, deux Algériens qui vivaient à Marseille en situation irrégulière en 2012, ont reconnu en début d'audience les faits qui leur sont reprochés, avec l'aide d'une interprète, en raison de leur très faible niveau de français. Billel Youcef Missaoui, 29 ans et Rafik Satour, 31 ans, étaient jugés pour avoir agressé le 15 mars 2012 vers 22H15 dans le hall de son immeuble Laurene, alors âgée de 30 ans, pour lui voler sous la menace de couteaux ses affaires. Ils l'avaient forcée à les conduire chez elle, où ils l'avaient violée à tour de rôle avant de repartir avec leur butin environ trois heures plus tard."Au départ, c'était pour voler"
Les deux hommes sont restés impassibles durant la quasi-totalité de l'audience, au cours de laquelle seules les questions qui leur étaient directement adressées leur étaient traduites, au grand dam des avocats de la défense.Ce n'est pas moi-même, je ne me reconnais pas dans ce que j'ai fait"
avait lancé vendredi, via son interprète, Rafik Satour. "Honnêtement, au départ, c'était pour voler, je me suis retrouvé là-dedans, ça m'a dépassé", avait aussi assuré Billel Youcef Missaoui. Face à eux, les parents de la victime, une jeune femme qui travaille dans un grand cabinet d'audit et d'expertise comptable international, avaient décrit les circonstances dans lesquelles ils avaient retrouvé leur fille, et comment sa vie avait "basculé" après l'agression.