Le professeur Gérard Saillant, chirurgien renommé et spécialiste du sport de haut niveau, a rejoint mardi les parents de Jules Bianchi au chevet du pilote, toujours dans un état "critique" à l'hôpital de Yokkaichi après son accident dimanche au GP du Japon de F1.
Les parents du Français âgé de 25 ans, déjà sur place depuis lundi soir, attendaient l'arrivée du chirurgien, qui s'était rendu en décembre 2013 au chevet d'un autre pilote de Formule 1, Michael Schumacher, après son dramatique accident de ski.
Bianchi a été opéré dimanche soir afin de réduire "un hématome à la tête", avait indiqué son père Philippe. Les parents devaient rencontrer mardi l'équipe de neurochirurgiens qui s'occupe de leur fils, pilote de l'écurie Marussia, en F1 depuis 2013.
Un bulletin médical pourrait être publié aujourd'hui
Le Pr Saillant est un chirurgien orthopédiste avec une longue expérience dans le sport de haut niveau. Il a créé avec son ami Jean Todt, actuellement président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) et ancien patron de Ferrari en F1, l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), un centre de recherche réputé inauguré en 2010. Nicolas Todt, l'agent de Jules Bianchi, et Morgan Caron, le directeur technique national (DTN) de la Fédération française du sport automobile (FFSA), accompagnaient le médecin français. Ils n'ont fait aucune déclaration avant de s'engouffrer dans l'hôpital.Père de @Jules_Bianchi : « Quand nous aurons fait le point avec le Professeur Saillant, nous vous parlerons » #CourageJules #F1
— Marussia F1 France (@MarussiaF1Fr) 7 Octobre 2014
"Comprenez-bien, c'est très très grave", avait expliqué lundi soir Matteo Bonciani, le chef de presse F1 de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), qui s'est surtout exprimé en ami, à la demande des parents du pilote. Il a aussi indiqué que l'état de Bianchi était "stable", à comprendre comme "sans évolution dans un sens ou dans l'autre", plutôt que dans son sens purement médical, qui évoque un contrôle de la situation du patient, car Matteo Bonciani n'est pas médecin.
De Nice à Yokkaichi, en passant par Dubai et Osaka, il avait fallu près de 24 heures à Christine et Philippe Bianchi pour rejoindre leur fils, victime dimanche sur le circuit de Suzuka d'un enchaînement d'événements ayant provoqué le choc brutal de sa Marussia contre un engin de levage placé temporairement entre deux rails de sécurité.
Une vidéo en ligne
Une vidéo de l'accident prise par un spectateur a été mise en ligne lundi soir sur internet. Elle montre la monoplace de Bianchi qui s'encastre sous l'engin de levage, sorti pour dégager la Sauber d'Adrian Sutil, sorti de piste au tour précédent. Au dessus de la grue, un commissaire agite un drapeau vert, qui signifie que la piste est dégagée.Le quadruple champion du monde de Formule 1 Alain Prost a dénoncé "une vraie faute" au niveau de l'organisation du Grand Prix.
"L'entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable. C'est une vraie faute à ne pas renouveler", a estimé Prost au micro de la radio Europe 1.
"Une faute"
"Il y a une faute, ça c'est clair. (...) Il faut simplement la dénoncer", a insisté Prost. "De qui elle vient exactement, j'ai encore un tout petit doute. Est-ce qu'elle vient de la direction de course ou des commissaires placés à ces virages-là ?""On voit un commissaire de piste agiter le drapeau vert juste derrière la grue, normalement il annonce aux pilotes que la piste est dégagée. Il aurait dû être mis au moins 100 mètres plus loin. (...) C'est une erreur du commissaire", a détaillé Prost.
De nombreux sites ont été contraints de retirer la vidéo à la demande de la Formula One Management (FOM), qui gère les droits de la Formule 1.