"En futsal, il m'est arrivé de marquer huit buts mais jamais sur grand terrain": Carlos Eduardo est encore sur un nuage après ses cinq buts inscrits pour Nice (7-2 à Guingamp), rejoignant dans l'histoire du club un certain Just Fontaine.
Au coup de sifflet final dimanche soir, l'affable et discret brésilien, âgé de 25 ans, n'avait pas conscience d'être entré dans l'histoire de la L1, du pied droit (4 de ses 5 buts devant l'EAG, le pied gauche parachevant la performance).
28 avril 1984
Le dernier "cinq étoiles" du championnat français remontait au 28 avril 1984 avec le sextuplé du Messin Tony Kurbos face à Nîmes (7-3). Mais ça, l'élégant milieu offensif brésilien prêté à l'OGCN sans option d'achat par Porto, l'a appris après le match."En futsal, il m'est arrivé de marquer huit buts mais jamais sur grand terrain ou même avec les copains. Évidemment j'étais heureux, avec une préférence pour mon coup franc, celui de l'égalisation", a raconté lundi Carlos Eduardo de Oliveira Alves.
"Mais je ne savais pas l'importance pour le championnat, enchaîne-t-il. Ni pour le GYM (il succède à Just Fontaine auteur de 5 buts en 1950 ndlr). Je l'ai appris dans le bus du retour".
En provenance du Desportivo Brasil (Sao Paulo), le natif de Ribeira Preto, avait rejoint Estoril en D2 lusitanienne en 2010. La liaison surprenante entre ces deux clubs s'explique par la présence de Traffic, une société brésilienne de marketing sportif, des deux côtés de l'océan, et par ailleurs détentrice de 80 % des droits du joueur. Lors de ses trois premières saisons européennes, il a gravi les échelons jusqu'à la 5e place de la L1 portugaise, puis a rejoint le FC Porto.
"L'allure de Zidane"
Après un premier trimestre de feu, une lésion à la cheville avait contrarié la suite. Numéro 8 ou 10, il n'entrait plus trop dans les plans de Julen Lopetegui. Le grand club lusitanien n'a lâché que quelques heures avant la fermeture du mercato son milieu recruté un an auparavant pour 800.000 euros à Estoril. Sans accorder l'option d'achat réclamée par Nice mais avec un droit prioritaire pour un éventuel transfert ainsi qu'un pourcentage sur sa revente.Claude Puel et la direction niçoise se sont accrochés. Le technicien avait noté:
Grâce à son feu d'artifice en Bretagne, il s'est hissé avec un flegme apparent sur le podium des buteurs (derrière Gignac et Lacazette) avec six réalisations en sept matches. Le Brésilien a aussi fait grimper le GYM en 7e position du classement, avec une différence de buts qui a basculée dans le positif."la qualité de passe, technique et physique pour passer les lignes et la vista, ainsi qu'un peu l'allure de Zidane avec ses dribles chaloupés".
Régularité
Aussi transparent que ses partenaires devant Bastia (défaite 1-0) lors de la journée précédente, il assure n'avoir rien changé "à sa semaine de travail" pour rebondir.Et il ne semble pas parti pour changer ses habitudes. Il n'a pas manqué, dimanche, de se précipiter sur les résultats... de l'élection présidentielle au Brésil, en disant sa satisfaction après "la reconduction de Dilma" (Rousseff, ndlr).
Mais Puel attend de Carlos Eduardo, comme de l'intégralité de son groupe "encore cyclique", de la régularité.
"S'il est constant dans la performance, il pourra s'ouvrir des portes extraordinaires, il en a le potentiel.
Il ne cadre pas encore assez, vu la qualité de son pied. Presque une main qui s'ouvre et se ferme sur coup franc avec un ballon qui tombe très vite."