Le parquet de Marseille a démenti ce lundi qu'une juge d'instruction s'apprête à faire tester sur des souris le gel de silicone à l'origine du scandale des prothèses mammaires PIP, comme l'a indiqué un avocat des parties civiles.
"Cette information est complètement erronée. Il n'y a aucun test de ce type prévu sur des souris, mais une simple expertise technique sur la solidité de ces prothèses, et pour un coût de l'ordre de 80.000 euros et non un million", a indiqué à l'AFP le procureur de la République Brice Robin, démentant une information donnée par l'avocat Philippe Courtois qui défend plus de 2.700 femmes parties civiles.Liquidée en mars 2010, la société PIP utilisait pour ses implants un gel de silicone non homologué et moins cher que celui déclaré officiellement.
Selon Me Courtois, la juge chargée de l'instruction ouverte pour blessures et homicides involontaires s'apprêterait à faire tester sur dix souris le gel frauduleux, ayant obtenu une ligne budgétaire à cette fin.
Des tests annoncés à 1 million d'euros
L'avocat a également évoqué un coût "exorbitant" pour ces tests, d'un million d'euros, une somme qui aurait été, selon lui, "beaucoup plus utile pour indemniser les victimes".La découverte en novembre 2011 d'un cas de lymphome anaplasique à grandes cellules, un type rare de lymphome, chez une femme porteuse de PIP
avait conduit les autorités sanitaires françaises à proposer un retrait préventif mais aucun cas n'a depuis été signalé.
30.000 porteuses estimées en France
Selon l'Agence française du médicament et des produits de santé, 17.411 femmes avaient fait retirer fin décembre 2013 leurs implants mammaires PIP, la plupart à titre préventif, pour un nombre de porteuses estimé à 30.000 en France et à plusieurs centaines de milliers dans le monde.L'Agence a jusque là signalé 74 cancers du sein survenus chez des femmes porteuses d'implants PIP, mais relevé qu'ils ne sont pas "reliés aux
particularités des prothèses PIP".
Les principaux dirigeants de l'entreprise varoise Poly Implant Prothèse (PIP), dirigée par Jean-Claude Mas, ont été condamnés en première instance dans un autre volet de l'affaire pour tromperie aggravée et escroquerie.
Durant le procès à Marseille au printemps 2013, Jean-Claude Mas avait reconnu l'utilisation de ce gel frauduleux mais avait persisté à nier sa nocivité. L'audience n'avait pas permis de trancher la question centrale de la dangerosité du produit, les études produites étant plutôt rassurantes, mais avait mis en évidence le taux de rupture des prothèses et de "transsudation" des prothèses supérieur à la normale.