L’hebdomadaire satirique s'est vendu comme des petits pains. Les kiosques provençaux à l'image de toute la France, ont rapidement été en rupture de stock. Il se revend sur internet à prix d'or.
Dès 10 heures du matin le jour de sa sortie le Charlie Hebdo n°1178 était en rupture de stock. Il s’agit du premier numéro depuis le terrible attentat qui a couté la vie à 12 personnes au siège du journal dans le 11e arrondissement de Paris. La Une signée Luz s’inscrit dans la veine de l’hebdomadaire satirique avec une caricature de Mahomet.
L’explosion des reventes sur le net
Un numéro historique qui a suscité un engouement inégalé. Les Marseillais, comme l'ensemble des Français, se sont rués en kiosques et en dépit d’un tirage à cinq millions d’exemplaires, il est impossible de satisfaire tous les lecteurs. Certains ont flairé le filon et surfent sur cette explosion de la demande en revendant leur précieux exemplaire à prix d’or. Certains exemplaires sont proposés à plus de 1.000 euros sur eBay, alors que le prix du journal est fixé à 3 euros…Les anciens numéros ne sont pas en reste et font également l’objet d’une spéculation. Stéphane Poplimont à la tête de la librairie Locus Solus Cours Julien possède un lot de Charlie Hebdo datant des années 1960 et 1970 :
J’ai décidé de ne pas mettre mon lot en vente. J’ai été sollicité par mes confrères qui savent que je possède cette série. Par décence, j’ai décidé de ne pas faire d’action commerciale."
Une décision de pudeur pour ce commerçant marseillais qui refuse de surfer sur cette vague commerciale.
Un commerce sordide
D’autres sites ont fait le choix d’interdire ce commerce discutable. Sur la page Facebook du site Priceminister on pouvait lire ce message ce matin : « Après avoir hésité nous avons décidé de n'accepter à la vente sur PriceMinister.com aucun produit lié au business #JeSuisCharlie et aucun numéro de Charlie Hebdo proposé à prix exorbitant. "Depuis les tragiques événements de la semaine dernière, les reprises marketing ont émergé. Un commerce macabre autour du crédo des manifestants « Je suis Charlie », sur Amazon.fr, on dénombre 369 occurrences : stickers, tee-shirts, badges…Il y en a pour tous les goûts.
Joachim Roncin, du magazine Stylist, à l’origine de ce slogan a pourtant refusé de monnayer son droit d'auteur et désapprouvé toute utilisation commerciale.