Alain Chouraqui, le président du site mémorial du Camp des Milles, a lancé l'idée d'actions "d'éducation citoyenne", à la suite des attentats de janvier. Des actions que pourraient mener ensemble, sous forme de réseau, les sites mémoriaux français et étrangers.
Plusieurs mémoriaux français et étrangers consacrés à l'histoire de la Déportation et de la Résistance ont souhaité mettre en commun leurs expériences pour définir des actions "d'éducation citoyenne" après les attentats de Paris. Une initiative émanant du Camp des Milles.
Des acteurs incontournables
"Cette mise en réseau fait suite "aux évènements tragiques qui ont frappé notre pays (et qui) impliquent une mobilisation de tous ceux qui ont un rôle dans l'éducation à la citoyenneté", indique le mémorial des Milles dans un communiqué, en référence aux attentats des 7 au 9 janvier à Paris."Les institutions mémorielles font partie de ces acteurs incontournables car elles apportent le recul du passé pour aider à la lecture d'un présent (...) marqué lui aussi par les extrémismes, les fanatismes, l'antisémitisme, les racismes, mais aussi par des résistances à ces engrenages", poursuit le mémorial dans ce communiqué.
Dans un premier temps, huit institutions se sont rassemblées lundi au camp des Milles, à Aix-en-Provence. Il s'agit
du Musée d'Auschwitz-Birkenau, du Centre Wiesenthal (Musée de la Tolérance de Los Angeles), du CERCIL (Mémorial des enfants du Vel d'Hiv'), du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (Lyon), du Lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon, du futur Mémorial de Rivesaltes et du Musée Virtuel de la Résistance.
D'autres mémoriaux intéressés
"C'est une initiative inhabituelle que justifie la situation, mais d'autres Mémoriaux devraient encore nous rejoindre...", explique le président du mémorial des Milles, Alain Chouraqui.Certains ont déjà marqué leur intérêt mais n'ont pu être présents dans les courts délais d'organisation, comme le Musée Anne Frank d'Amsterdam, la Maison des enfants d'Izieu ou le Musée de la Résistance et de la déportation de Besançon.
Contenus scientifiques, actions vers les publics prioritaires, formation d'enseignants et d'encadrants, mise en commun de ressources, prise en compte d'internet: le champ des collaborations est vaste, et devrait se concrétiser lors des prochains mois.
"Il est dans notre ADN de mettre la mémoire au service de l'éducation citoyenne"
rappelle M. Chouraqui. Le mémorial du camp des Milles, un camp d'internement et de déportation où ont transité 10.000 internés entre 1939 et 1942, dont 2000 Juifs déportés à Auschwitz via Drancy, a ainsi mis en place une série d'actions vers
les publics jeunes notamment pour lutter contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations. Des partenariats ont également été développés dans le domaine de la formation, avec des administrations, des entreprises ou des syndicats.
Une convention entre l'Etat et le mémorial pour développer ces projets vers les quartiers prioritaires (ateliers, interventions pédagogiques...) a d'ailleurs été signée lundi, à l'occasion de la visite du Premier ministre Manuel Valls, accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de celle de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.