Après l'attentat de Bamako qui a fait cinq morts, dans quel état d'esprit sont les maliens de France et que pensent-ils de la situation au Mali? Nous avons posé trois questions au docteur Adamo Doumbia, représentant à Marseille du Haut Conseil des Maliens de France.
Le récent attentat de Bamako peut-il avoir des conséquences sur le pays ?Sans doute, et forcement des conséquences néfastes. Notamment sur une économie déjà bien fragilisée avec la fuite des investisseurs étrangers à cause de l’insécurité. De plus nous avons un pouvoir politique en place qui tarde à rassurer, à mobiliser le peuple pour une vraie relance de l’économie. Il est important que chaque malien, ou qu’il se trouve, soutienne le jeune pouvoir en place afin que le pays retrouve de la cohésion.
Est-ce que vous pensez que le conflit qui jusqu’à maintenant se cantonnait au nord du Mali a changé de nature ?
J’ai l’impression qu’au delà de la cible, des étrangers, le commando qui a agi à Bamako voulait surtout saboter le récent accord d’Alger et les pourparlers de paix qui se tiennent actuellement entre le pouvoir en place et quelques factions touaregs qui ont combattu à l’époque aux cotés des islamistes. La deuxième réflexion est qu’en effet plus aucune ville du Mali ne semble épargnée par ces actions éclaires y compris la capitale Bamako, jusque là préservée.
Comment est-ce que les maliens de France vivent ces derniers événements ?
D’abord je tiens à dire que nous tenons à apporter tout notre soutien aux familles des victimes.
D’une façon générale nous sommes inquiets, nous avons peur pour nos familles et nos proches au Mali. Et nous sommes toujours très inquiets pour ce pays qui ne demande qu’à vivre en harmonie, dans sa diversité millénaire.