Toulon est moins motivé par l'idée d'entrer dans "la légende" en réalisant un inédit triplé continental samedi en finale contre Clermont que par la volonté d'être "à nouveau champion d'Europe", a déclaré vendredi son manager, Bernard Laporte.
REPONSE: "Effectivement, si on regarde la Coupe d'Europe, on se rencontre pour la deuxième fois en deux ans en finale. C'est un signe de domination. Même s'il y a des clubs en Europe et en France aussi bons que nous, les circonstances montrent que ces deux clubs sont là. Toulon n'était pas dans cette hiérarchie il y a cinq, six ans mais est venu la bousculer et existe maintenant, en France et aux côtés de d'autres grands clubs européens.
On est fier d'être là. Mais ce serait prétentieux de dire qu'en France et en Europe il n'y a que Clermont et Toulon".
Q: Est-ce la volonté de marquer l'Histoire en remportant la Coupe d'Europe pour la troisième fois, ce que personne n'a jamais réalisé, qui vous pousse?
R: "Oui, quand on fait du sport de haut niveau, on a toujours envie de marquer l'Histoire, d'écrire son nom et de dire +nous on a fait ça+. Mais au-delà de gagner trois titres d'affilée, ce que l'on veut c'est à nouveau être champion d'Europe. C'est cela qui nous motive. Effectivement, si on le devenait (samedi), on rentrerait dans la légende, mais ce n'est pas trop ça qui nous pousse".
Q: Etes-vous surpris que Twickenham ne soit pas rempli samedi? (environ 50.000 spectateurs sont attendus)
R: "On en a parlé pendant la semaine. Je trouve que c'est regrettable, encore une fois. Mais je ne suis pas là pour polémiquer. C'est regrettable que nos supporteurs et ceux de Clermont ne puissent pas participer à cet évènement suprême.
Toute la saison ils sont là, et quand on sort le gâteau du frigo ils n'ont pas le droit de le goûter.
C'est regrettable pour notre sport car on est là pour transmettre des émotions, du bonheur, et on sait qu'il y a beaucoup de nos supporteurs dont le club fait partie intégrante de leur vie, à Clermont et Toulon. Alors que si on avait fait ça à Lyon ou à Paris, ils auraient pu venir. Ca me désole, effectivement".
Q: Votre président a beaucoup évoqué sa libido depuis deux semaines, qui serait liée aux victoires en Coupe d'Europe. Gagner samedi augmenterait-il la vôtre?
R: "Ca veut dire que je n'en ai plus? (rires). Non, je ne sais pas, ce que je sais c'est que ça ferait plaisir à toute une ville, un département, une région. Je dis souvent à mes joueurs qu'on transmet des émotions, parfois fortes ou tristes. On a aussi perdu des finales. On en a gagné et on sait que tout le bonheur qu'on donne à tous ces gens qui s'identifient complètement à leur équipe, au-delà du nôtre, n'a pas de prix. On fait du sport de haut niveau pour ça. Je ne me lève pas le matin en me disant +qu'est-ce que j'ai gagné hier ou avant-hier?+, mais ce qui m'excite c'est de re-gagner".
Reportage: France 3 Provence- Alpes
Q: A quel point offrir un départ en beauté à Carl Hayman, Bakkies Botha et Ali Williams motive-t-il votre groupe?
R: "Effectivement, tous les joueurs ont envie de faire en sorte que Carl, Bakkies et Ali, qui arrêteront le rugby, sortent pas la grande porte. Mais de l'autre côté (à Clermont) il y a aussi des joueurs qui vont arrêter le rugby, donc ça s'équilibre (en fait, Julien Pierre, Julien Bonnaire et Napolioni Nalaga quitteront le club mais poursuivront leur carrière, ndlr). Mais cette motivation-là est importante quand on joue avec des joueurs aussi exemplaires et qu'on se dit qu'ils vont arrêter. On a envie qu'ils soient heureux et partent comme Jonny (Wilkinson, retraité l'an dernier à Toulon) par la grande porte".