La 3e place: ce serait le point d'orgue idéal pour Leonardo Jardim, entraîneur de Monaco vertement critiqué en début de saison, puis oublié aux Trophées UNFP en dépit de son remarquable parcours en Ligue des champions.
Classé 19e avec l'ASM au bout de 5 journée de L1, Jardim avait été accusé de manquer d'expérience, alors que Monaco s'était séparé dans l'été de ses deux joyaux Radamel Falcao et James Rodriguez.Depuis, le technicien de 40 ans a redressé la barre, conduit son équipe en quarts de finale de Ligue des champions (éliminée seulement par le futur finaliste, la Juventus Turin), et est en bonne position d'assurer une place sur le podium, à condition de s'imposer sur la pelouse synthétique de Lorient ce samedi lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1.
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— AS MONACO (@AS_Monaco) 23 Mai 2015
De quoi rappeler à tous que c'est avec lui que Braga a terminé troisième du championnat portugais en 2012. Que c'est lui qui, la saison dernière, a permis à son club de coeur, le Sporting Portugal, de retrouver la Ligue des champions après cinq saisons d'infortune.
De quoi convaincre aussi ses dirigeants de le prolonger jusqu'en 2019. Ce très long contrat assorti d'une revalorisation salariale importante et de la certitude de pouvoir conserver son staff, est un signe de confiance absolu. Et une manière de s'attacher durablement les services d'un jeune entraîneur de plus en plus suivi en Europe.
En France, pourtant, Jardim est apparu comme le grand absent de la dernière cérémonie des Trophées UNFP. L'oubli de la corporation, qui ne l'a
pas nommé parmi les quatre meilleurs entraîneurs de L1 (Laurent Blanc, vainqueur, Jocelyn Gourvennec, Hubert Fournier, Christophe Galtier), n'a toutefois pas affecté Jardim.
Durant sa carrière, il n'a rien obtenu aisément. Pourquoi en serait-il de même auprès de ses pairs, alors qu'il est jeune, étranger, inconnu et n'a pas été joueur professionnel ?
Match le plus important de la saison
Si le vice-président du club, Vadim Vasilyev, s'est déclaré surpris de ce vote, l'intéressé a, pour la première fois de la saison, tourné la situation en dérision. Après avoir ironisé sur le travail de Blanc, Galtier, Gourvennec et Fournier -"les quatre meilleurs entraîneurs français de L1"- il a lancé: "je vais essayer de gagner le trophée du meilleur maçon portugais de France".Rien d'étonnant pour ceux qui le côtoient vraiment, mais une tirade surprenante pour les suiveurs médiatiques, qui le voient rarement fendre l'armure. Toutefois, pris à son propre jeu ce jour là, il a rapidement mis un terme au sujet lorsque les journalistes ont filé la métaphore avec différentes questions sur son côté constructeur, voire bétonneur, lui le coach décrié pour ses schémas défensifs.
S'il est certes, aux yeux des dirigeants de Monaco, le plus à même d'atteindre l'objectif de "permettre au club d'être un acteur majeur sur la scène nationale et internationale, tout en aidant à la progression de nos jeunes talents", il faut encore assurer cette troisième place, convoitée par Marseille, récent tombeur de l'ASM au Vélodrome, et Saint-Etienne.
D'ailleurs, Jardim l'a déjà dit: "Il sera difficile de parler de saison idéale si on finit troisième. On peut toujours faire plus et mieux."
Car au club, on sait aussi que, le podium acquis, une qualification pour la prochaine Ligue des champions serait une complexe course de quatre matches (3e tour préliminaire en aller-retour, barrage en aller-retour) contre, au moins, un grand d'Europe.
Pour le moment, le technicien portugais veut voir son équipe concentrée sur le dernier match à enjeu de la saison. "C'est la première fois que les jeunes de l'équipe doivent prendre la responsabilité de jouer pour le podium", reconnaît-il.
"A Monaco, comme dans tous les grands clubs, il y a de la pression, conclut-il. C'est le match le plus important de la saison. Un jeune qui rentre doit progresser vite car, ici, il y a un impératif de victoire." Et ça vaut aussi pour lui.
(Avec AFP)