Au moins cinq personnes étaient toujours en garde à vue ce jeudi à Marseille dans le cadre d'un enquête sur une tentative d'extorsion de fonds à l'encontre
de l'agent de joueurs Jean-Pierre Bernès, a-t-on appris de source judiciaire.
Les cinq personnes sont entendues depuis lundi dans le cadre de l'enquête de la juge d'instruction Isabelle Perrin sur une association de malfaiteurs formée en vue de commettre une extorsion en bande organisée sur M. Jean-Pierre Bernès.
Parmi les personnes gardées à vue figurent des membres présumés du banditisme local, un administrateur judiciaire marseillais et une avocate du barreau d'Aix-en-Provence.
Plusieurs millions d'euros, dont une partie en liquide
Dans un plainte déposée en 2014 et confirmée la semaine dernière, M.Bernès avait affirmé avoir été contacté par trois hommes venus lui réclamer pour le compte d'un administrateur judiciaire le paiement de plusieurs millions d'euros, dont une partie en liquide.
Cette somme représentait une part des dommages et intérêts auquel l'ancien directeur général de l'Olympique de Marseille d'octobre 1990 à juillet
1993 sous les ordres de Bernard Tapie avait été condamné par la cour d'appel d'Aix-en-Provence le 9 décembre 1998 dans le cadre du procès dit des comptes de l'OM 1.
Dans cette affaire de malversations autour des transferts de joueurs au préjudice du club, Jean-Pierre Bernès avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et 200.000 francs (30.000 euros) d'amende mais également à verser 73.249.588 francs (près de 11 millions d'euros) à Me Henri Nespoulous, à l'époque mandataire de la SAOS Olympique de Marseille dont la structure juridique était en cours de transformation.
Après le décès de Me Nespoulous, le départ à la retraite de son successeur, l'administrateur judiciaire placé en garde à vue avait toujours à recouvrer ces fonds. Les enquêteurs tentent de savoir si celui-ci est impliqué dans cette tentative d'extorsion ou "s'il a bêtement fourni cette information à des voyous qui ont pris la balle au bond", précise une source proche du dossier. "C'est l'une des principales questions de cette enquête à résoudre".
Parmi le trio de recouvreurs présumés, figure notamment un ancien responsable d'une boutique de l'OM qui à ce titre connaissait Jean-Pierre Bernès.
Joint par l'AFP, M. Bernès s'est refusé à tout commentaire. - avec AFP -