Le trafic de cocaïne qui a conduit à la condamnation en République dominicaine de quatre français, dont les deux pilotes rentrés en France, fait également l'objet d'une vaste enquête dans la Var, en France, où une dizaine de personnes sont mises en examen.

L'enquête, conduite par la juge d'instruction marseillaise Christine Saunier-Ruellan, avait été lancée à Paris - avant d'être transférée à Marseille - après la nuit du 19 au 20 mars 2013, quand la police dominicaine, renseignée notamment par les États-Unis, avait intercepté sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord.

Une dizaine de personnes mises en examen

Aujourd'hui, une dizaine de personnes ont été mises en examen en France pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs par la magistrate, vice présidente à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), en charge des affaires de grand banditisme.

Parmi eux, les deux pilotes qui ont fui la Républicaine dominicaine, Pascal Fauret et Bruno Odos, mais aussi le passager du vol Nicolas Pisapia et Alain Castany, considéré comme le "broker", un apporteur d'affaires, les deux derniers étant toujours en République dominicaine. Ils avaient tous les quatre été interpellés juste avant le décollage en 2013.

Également mis en examen, un douanier français basé dans le Var, et Pierre-Marc Dreyfus, le responsable de la société de location d'avions Société Nouvelle Trans Hélicoptère Service (SNTHS), ainsi qu'un autre responsable de cette société qui avait affrété l'avion privé du vol du 19 mars 2013 Enfin, Franck Colin, soupçonné d'être la principale figure de ce dossier, en tant qu'organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols, est aussi mis
en examen. C'est la seule personne toujours placée en détention provisoire en France dans cette affaire.

Une dizaine de vols transatlantiques suspects

Mais le vol du 19 mars n'est pas le seul objet de l'enquête de la magistrate, qui enquête sur un trafic plus vaste : une dizaine de vols transatlantiques suspects au total, avec des départs de Punta Cana ou Quito et à destination de la Belgique ou de la France. Le vol de mars 2013 devait notamment atterrir sur le petit aéroport privé de La Môle près de Saint-Tropez dans le Var.

Cette enquête a également pris temporairement une tournure politique lorsque la juge s'est intéressé aux conditions financières dans lesquelles ont été opérés plusieurs vols privés, également affrété par SNTHS, transportant Nicolas Sarkozy entre décembre 2012 et février 2013. Finalement, cette partie de l'affaire, sans lien avec le trafic de stupéfiants, a été confiée à des juges financiers à Paris qui enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, la société de l'ami de Nicolas Sarkozy Stéphane Courbit, société à laquelle les vols ont été facturés.

Enquête "en voie d'achèvement"

L'enquête sur le trafic de cocaïne est, elle, "en voie d'achèvement", estime l'avocat français de Nicolas Pisapia, Me Julien Pinelli. L'avocat des pilotes "a pris contact avec la juge d'instruction" a simplement confirmé le procureur de la République de Marseille Brice Robin, qui précise que "des décisions sont en gestation" après l'arrivée des deux pilotes sur le territoire français.
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