La spécificité géologique de la région de Forcalquier, jusqu'à Apt, dans le Vaucluse, est que le sol est constitué de safre. Une formation qui date du tertiaire.
Une situation liée à la géologie de la région
Le dépôt sablonneux de ce qui était autrefois une mer, s'est sédimenté avec de l'argile. Ce mélange d'argile et de silice est ce que l'on appelle le safre. Le safre n'est pas très solide, mais il possède plusieurs vertus utiles dans la construction. La première de ses vertus, est de pouvoir être creusé sans problème. Dans la vieille ville de Forcalquier, toutes les maisons possèdent des caves creusées dans le safre.
Des constructeurs qui ont exploité le safre
Michel Benedetto, expert en bâtiment, nous donne l'exemple de l'Hôtel d'Astier, construit dans le centre de Forcalquier au XVIème siècle. Celui-ci possède plusieurs caves creusées dans le safre. Il est intéressant de voir comment les maçons de l'époque ont utilisé les vertus du safre. Soit la forme de la voûte suffisait à équilibrer les forces, soit ils ajoutaient des pilliers.
Des périodes de sécheresse malvenues
Le safre a la capacité naturelle de retenir l'humidité. C'est curieusement cette humidité qui lui confère une certaine solidité. Lorsque le safre se dessèche, il se transforme partiellement en sable et s'effrite. C'est ce qui arrive, malheureusement, à Notre-Dame de Provence. Construite sur la hauteur de Forcalquier, elle est posée sur du safre encapuchonné d'une lauze de molasse calcaire.
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Le calcaire, très dur, n'accepte pas d'être plié en fonction des mouvements du safre. La lauze se brise car le safre se délite à cause de la sécheresse. Il s'ensuit que les murs de la chapele s'écartent, et celle-ci est en train de s'ouvrir. Pour surveiller ce mouvement, la mairie a installé des indicateurs de niveau dans le bâtiment, et construit des murs pour soutenir la lauze de molasse qui perd son appui. Ce problème d'instabilité se pose aussi dans la vieille ville pour les constructions datant du XIIème au XVIème siècle.