La députée LREM Emmanuelle Fontaine-Domeizel à la tête d'une mission sur l'usage du cannabis thérapeutique

Le cannabis est un sujet qui passionne et déclenche de nombreux débats. L'Assemblée Nationale a ouvert une mission parlementaire pour en déterminer l'usage. La députée LREM des Alpes-de-Haute-Provence, Emmanuelle Fontaine-Domeizel, a été nommée rapporteure de la mission "cannabis thérapeutique".

Le simple fait de prononcer le mot "cannabis" déclenche des débats houleux entre les "farouchement pour et les farouchement contre", mais aujourd'hui "le sujet du cannabis concerne tout le monde", affirmait la députée LREM du Loiret, Caroline Janvier, à l'Assemblée Nationale.

Afin de "dépassionner" le débat, une mission d'information parlementaire sur le cannabis a été ouverte et confiée au député LREM de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau. Les travaux ont été divisés en trois parties :

  • l'usage récréatif, dont la rapporteure est la députée LREM du Loiret, Caroline Janvier
  • l'usage bien-être, dont le rapporteur est le député LREM de Moselle, Ludovic Mendes
  • l'usage thérapeutique, dont la rapporteure est la députée LREM des Alpes-de-Haute-Provence, Emmanuelle Fontaine-Domeizel
"C'est un enjeu de santé publique et un enjeu de société", assure Emmanuelle Fontaine-Domeizel, "cette mission a pour objectif de dépassionner le débat, de clarifier les choses et d'en déterminer les usages".

La mission "cannabis thérapeutique"

Emmanuelle Fontaine-Domeizel souhaitait prendre en charge la mission parlementaire sur le cannabis thérapeutique. D'abord parce qu'elle est élue d'un territoire exploité par de nombreux producteurs de plantes médicinales et aromatiques et les acteurs locaux sont intéressés par le sujet.

Ensuite, parce que la députée est aussi (et avant tout) infirmière et a souvent été confrontée aux souffrances des malades. "Je connais beaucoup de patients qui n'ont pas hésité à contourner la loi et ont acheté du cannabis à l'étranger pour soulager leurs douleurs", raconte-t-elle.

Enfin, l'élue est membre des affaires sociales. Dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale, un amendement a été déposé pour réaliser une expérimentation sur l'usage thérapeutique du cannabis. L'expérience doit durer deux ans et concerner 2.000 personnes.

L'objectif de la mission parlementaire sera de clarifier et de valider (ou non), l'usage du cannabis à des fins médicales. "Nous allons auditionner des scientifiques, des médecins et des juristes, pour mesurer l'efficacité du cannabis sur la douleur, mais aussi sur la spasticité musculaire", explique la députée de Manosque.

Emmanuelle Fontaine-Domeizel veut s'intéresser aussi à toute la filière de production : producteur, extracteur et laboratoire pharmaceutique.

"Il ne s'agit pas de faire fumer des joints aux malades pour les soulager", plaisante la députée, "il existe d'autres formes galéniques à base de cannabis".

Aujourd'hui, des médicaments existent, mais ils ne peuvent être prescrits que par l'hôpital.

L'usage thérapeutique du cannabis

Le cannabis est connu depuis longtemps pour ses nombreux effets sur l'organisme. Des effets pas toujours maîtrisés et pas encore validés par les médecins.

Les scientifiques s'intéressent particulièrement à deux molécules du cannabis : le CBD et le THC.

Le CBD aurait une action bénéfique sur l'anxiété ou encore l'insomnie et concerne principalement l'effet bien-être du cannabis. Il aurait aussi des effets bénéfiques sur la douleur et sur la spasticité musculaire, c'est-à-dire sur la rigidité des membres, et concerne l'effet thérapeutique du cannabis, notamment pour les malades atteints de Sclérose en plaque ou autres pathologies douloureuses.

Le THC en revanche, est connu pour son effet psychotrope et concerne principalement l'usage récréatif, mais "on a remarqué que l'association des deux molécules est plus efficace pour traiter les malades", ajoute Emmanuelle Fontaine-Domeizel.

Il existe 37 variétés de cannabis et chaque variété possède des dosages de CBD et de THC différents. "La nature du sol et l'ensoleillement peuvent aussi faire varier les dosages de CBD et de THC", précise l'élue, ce qui mobilisera la filière de production.

La mission d'information parlementaire doit durer un an, mais la députée a demandé un point d'étape. "Dans six mois, on devrait avoir beaucoup de choses à dire sur l'usage thérapeutique du cannabis", conclut-elle.
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