Le procureur de Marseille a annoncé aux familles des victimes que trois juges d'instructions de Marseille vont être chargés de l'enquête sur le crash de l'A320. Brice Robin a rencontré ce jeudi à Paris 200 proches des victimes.
Le procureur de Marseille Brice Robin a annoncé jeudi aux familles des victimes de l'accident de l'avion de la Germanwings qu'il allait confier l'enquête à trois juges d'instruction, a affirmé à la presse Stéphane Gicquel, président de la Fenvac, la fédération des victimes d'accidents collectifs.
"Ça a été annoncé sans ambiguïté par le procureur, qu'il allait ouvrir une information judiciaire et que trois juges du pôle accidents collectifs de Marseille allaient enquêter au titre de l'homicide involontaire", a déclaré M. Gicquel à l'issue d'une rencontre à Paris entre le procureur et environ 200 proches des victimes.
On voit bien que l'orientation du procureur, c'est d'ouvrir une information judiciaire qui va poser la question de l'homicide involontaire et, très clairement, de fautes ou de manquements dans la détection de l'état de santé de Lubitz par la compagnie Lufthansa"
la maison-mère de Germanwigs, a estimé M. Gicquel.
Des erreurs dans le suivi médical de Lubitz ?
L'A320 s'est écrasé le 24 mars dans les Alpes-de-Haute-Provence, précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques. L'accident a entraîné la mort de 150 personnes, dont 72 Allemands et 50 Espagnols. Pour le président de la Fenvac, qui a assisté à la réunion, "tout l'enjeu" de l'enquête va être de découvrir s'il y a eu "des erreurs dans le suivi médical et la détection" de l'état de santé du copilote. Selon M. Gicquel, Andreas Lubitz a consulté "plus de 40 médecins et notamment 5 ou 6 le mois" ayant précédé la tragédie.On a bien senti le regret du procureur de l'impossibilité juridique d'ouvrir une information judiciaire pour crimes ou assassinats"
en raison de la mort de M. Lubitz dans le crash et donc l'extinction de l'action publique à son encontre, a-t-il confié.