Affaire Berezovsky: Le château de la Garoupe au Cap d'Antibes saisi par la justice

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à 2 ans de prison avec sursis un agent immobilier, seul prévenu dans une affaire de blanchiment d'argent russe sur la Côte d'Azur impliquant l'ancien oligarque russe Boris Berezovsky, mort en 2013. Son château au Cap d'Antibes vient d'être saisi.

Le tribunal, qui a suivi les réquisitions du parquet, a assorti cette peine à l'encontre de Jean-Louis Bordes de 200.000 euros d'amende. Jean-Louis Bordes, 78 ans, avait comparu seul en janvier pour blanchiment aggravé, après la mort de l'homme d'affaires russe, qui avait également été mis en examen dans le dossier.

Eminence grise de Boris Eltsine, tombé en disgrâce à l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, Boris Berezovsky s'était réfugié en 2001 en Grande-Bretagne. Il y est mort en 2013, dans des circonstances restées floues.

Après son départ de Moscou, la justice russe avait multiplié les poursuites contre lui, l'accusant notamment d'avoir profité de son influence politique pour faire nommer des amis à des postes clés d'Aeroflot et organisé le détournement d'argent au détriment de la compagnie aérienne russe. Elle l'avait condamné, en 2007, à 6 ans de prison dans cette affaire. 

Château de la Garoupe : 8,4 millions d'euros

La justice française a mis plus de 10 ans à démêler un entrelacs de sociétés dans le monde entier et retracer les flux d'argent ayant servi à l'acquisition pour 8,4 millions d'euros, via la société SIFI gérée par M. Bordes, du Château de la Garoupe, au cap d'Antibes, en décembre 1996 puis l'année 
suivante, de la propriété voisine Le Clocher de la Garoupe acquise pour 13,5 millions.
En 2001, l'oligarque russe devenait propriétaire d'une autre villa pour un prix de 11,5 millions d'euros et un terrain évalué à 1,3 million.
Pour l'accusation, M. Bordes "a été un acteur essentiel de ce processus de financement. Il a été omniprésent et ne pouvait pas ignorer les conditions dans lesquelles il demandait les fonds, et d'où les fonds arrivaient", avait déclaré le parquet à l'audience.
Les avocats de M. Bordes avaient plaidé la relaxe de leur client, estimant notamment qu'à l'époque des faits, il n'y avait aucune "obligation de vigilance" sur les opérations suspectes de blanchiment.

La justice a par ailleurs considéré la SIFI coupable pénalement et l'a condamnée à 2 millions d'euros d'amende. Elle a également ordonné la saisie du Château de la Garoupe, dont l'hypothèque doit garantir le recouvrement de l'amende, et prononcé la confiscation des avoirs de la SIFI.
(Avec AFP)
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