Les élections européennes approchant à grands pas. D'ici quelques jours, dans nos boîtes aux lettres, nous devrions trouver les professions de foi des candidats en vue d'une vote du 9 juin. Oui mais voilà, dans les Alpes-Maritimes, les postiers se plaignent aujourd'hui du surcroît de travail occasionné. A Valbonne, ils ont en partie cessé leur travail.
Sur son site institutionnel, le Groupe La Poste le revendique haut et fort : "dans le cadre de l'élection présidentielle 2022, La Poste a récupéré l'entièreté du marché de la distribution de la propagande électorale. Une opération d'envergure pour laquelle les postiers se sont fortement mobilisés, assurant le bon déroulement de la vie démocratique du pays."
Un marché qui a toujours cours en 2024. Le dispositif exige une mobilisation forte dans les rangs des postiers et facteurs, ces derniers sont 65 000, répartis sur tout le territoire français.
Pas de compensation financière
Mais ce surcroît de travail n'est pas du goût de tous. Ainsi, dans ce centre de traitement du courrier de Valbonne, les agents sont en colère. Pour Rémi Demouveaux, le secrétaire général de la Fédération Activités Postale CGT 06, la réorganisation des tournées avec la suppression de deux d'entre elles n'est pas acceptable : "les conditions de travail des agents vont être dégradées et le service rendu au client va s'en trouver affecté". Et d'ajouter : "il n'est pas normal que ce travail supplémentaire n'amène aucune compensation financière".
Selon ce syndicat, la poste toucherait, au niveau national, 80 millions pour la distribution des plis électoraux, un chiffre que nous n'avons pas pu vérifier auprès de la direction du Groupe La Poste.
Dans ce centre de tri de Valbonne, certains postiers ont confié à France 3 Côte d'Azur, avoir un salaire mensuel de 1500€. Sous couvert d'anonymat, l'un d'eux se plaint de son quotidien : "les tournées sont trop chargées du fait du nombre de plis à distribuer alors certains seront privés de distribution faute de temps". Quitte à être distribués le lendemain seulement.
Le mouvement affecte l'ensemble du département des Alpes-Maritimes, ce qui peut entraîner du retard dans la distribution du courrier, d'autant que le mouvement doit durer la semaine.
Selon nos informations, les discussions se poursuivent entre direction et syndicats pour tenter de trouver un terrain d'entente. Reste que la mobilisation est faible, 0,4% des postiers ont cessé le travail ce 3 juin, de source officielle sur l'ensemble du département.