Au départ du CREPS, ce dimanche 23 octobre, une marche s'est déroulée pour honorer la mémoire de Noé, tué à l'âge de 16 ans à bord de son véhicule en juin, et pour réclamer plus de justice dans le cadre des violences routières.
Environ 600 personnes aux abords du CREPS, ce dimanche 23 octobre à Antibes, pour un vibrant hommage.
C'est ici, au Centre Régional d'Education Physique et du Sport, que Noé, 16 ans, tué par un chauffard en juin dernier, s'entrainait au tir sportif. Il était d'ailleurs un grand espoir de sa discipline.
Parents, amis et anonymes, étaient présents pour cette marche silencieuse qui s'est élancée à 10 heures du matin. Des associations, ont également pris part à cet hommage.
"Crier notre colère, notre incompréhension"
La mère de Noé était présente ce dimanche. Marceline Guez a expliqué : "On organise cette marche pour notre fils, pour toutes ces victimes de la route. Il y en a beaucoup, nous avons reçu énormément de témoignages."
Remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire au début du mois de septembre, celui qui a ôté la vie de leur fils a dû s'acquitter d'une caution de 5000 euros. "Le prix d'une vie" pour Marceline et Yvon.
On veut aussi crier notre colère, notre incompréhension. L’individu qui a percuté notre fils a été remis en liberté au bout de deux mois, et nous sommes vraiment dans l’incompréhension totale.
Marceline Guez, mère de Noé
Libéré sous contrôle judiciaire
Le conducteur à l'origine du drame est âgé d’une quarantaine d’années. Il roulait en juin dernier à bord d’une voiture allemande, et à une vitesse excessive, lorsqu'il a percuté la voiture sans permis conduite par Noé.
Contrôlé après l'accident avec plus du double du taux alcoolémie autorisé, selon nos informations, il a été également contrôlé positif à l'ecstasy et à la cocaïne lors d'un test urinaire. L’avocat de ce quadragénaire, contacté, a déclaré "réserver ses déclarations pour la justice".
Le procès devant le tribunal correctionnel devrait avoir lieu au minimum en 2024, le chauffard risque jusqu'à 10 ans de prison.
"Que les choses changent"
La meilleure amie de Noé, Zoé, était en tête de cortège ce dimanche : "Si on est là aujourd’hui, c’est bien évidemment pour manifester contre les violences routières, bien sûr pour rendre justice à notre Noé, et pour aussi pour toutes les autres victimes. En fait, on aimerait que les choses changent. Ce n’est pas normal que l’on retrouve des personnes complètement irresponsables sur la route qui décident de reprendre le volant, ivre et drogué."
"Garder le souvenir et la mémoire de Noé"
Pour Philippe Manassero, le président du CDOS06 (le comité départemental olympique et sportif des Alpes-Maritimes), il faut d'abord "passer par la problématique de la justice, qu’elle soit rendue le plus justement possible, et puis il faudra garder le souvenir et la mémoire de Noé".
Il aimerait aussi qu'un tournoi pour les jeunes sportifs azuréens porte le nom de Noé : "J’en parlais avec le président du club de tir d’Antibes. Il faudra peut-être organiser un grand tournoi. C’est un garçon qui était en voie de devenir un très grand sportif, de haut niveau. Pour ce département, pour cette ville, c’est un exemple. Il faut vraiment le regarder avec grande attention."