Des ingénieurs de Sophia Antipolis testent leur bateau à l'hydrogène pour un concours de navires à énergie propre

Du 4 au 9 juillet, le Monaco Energy Boat Challenge opposera des ingénieurs issus de différentes formations, qui doivent concevoir un bateau fonctionnant grâce à une énergie propre. Ce jeudi 30 juin, les chercheurs du campus de Sophia Antipolis ont testé une dernière fois leur invention avant le grand jour.

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Il est presque midi et le soleil cogne à l’école de voile d’Antibes, où les ingénieurs s’activent pour assembler le bateau avant sa mise à l’eau.

C’est l'heure du dernier test pour ces étudiants du campus Sophia Antipolis de l’Ecole des Mines. Ils vont mettre à l’eau le navire qu’ils ont conçu pour le Monaco Energy Boat Challenge, qui débute lundi 4 juillet. 

« Ça fait trois ans qu’on travaille dessus, c’est un projet qui nous permet de mettre en pratique des choses théoriques qu’on étudie en thèse donc c’est motivant » explique Anaëlle Jodry, doctorante et pilote du bateau.

L’année dernière, l’équipe était arrivée quatrième. Pour cette édition, ils ont repris le même bateau, en y ajoutant des améliorations.

Un bruit de ventilateur

Les chercheurs ont misé sur un moteur à propulsion par hydrogène. Résultat : le bateau est quasiment silencieux.

« On entend seulement le bruit d’un ventilateur », précise Antoine Pichou, l’un des deux ingénieurs de l’entreprise Symbio, sponsor de l’équipe, qui a travaillé spécifiquement sur la conception de la pile qui permet la transformation de l’hydrogène en électricité.

 Pendant que les uns vérifient l’assemblage de toutes les pièces, d’autres s’inquiètent de l’étanchéité du moteur : "il ne faut pas qu’il y ait une vague trop haute, sinon l’eau risque de rentrer dans la pile", prévient un informaticien de l’école des Mines, venu prêter main forte à l’équipe.

Ils décident finalement de rajouter du scotch à l’extrémité des parois. « Il n'est pas tout à fait fini », admet Anaëlle Jodry.

En enfilant sa tenue – pantalon et chaussures étanches – la pilote confie être un peu inquiète : « Il y a toujours des risques avec l’hydrogène – ça peut prendre feu – mais l’organisation nous a demandé d’intégrer beaucoup de dispositifs de sécurité, qui devraient s’activer et bloquer le processus s’il y a la moindre fuite, explique-t-elle. Il y a un peu de stress, mais je ne monte pas non plus en tremblant ».

Le concours se compose de trois épreuves. Pour tester l’endurance du moteur, les bateaux devront tenir trois heures avec 10 kwH d’énergie. Anaëlle sera épaulée par l’équipe technique, qui reste à quai et analyse les données envoyées par l’appareil sur un ordinateur.

Tout est passé au crible par ces spécialistes, qui restent en contact constant avec elle par talkie-walkie.

C’est tout un équilibre à trouver entre aller doucement mais quand même suffisamment vite pour qu’à la fin des trois heures, il ne nous reste plus d’hydrogène, explique la pilote du bateau. A terre, ils me diront si je peux aller plus ou moins vite.

Anaëlle Jodry, pilote du navire.

12 km par heure 

Puis, pour tester la vitesse, les équipes devront réaliser un slalom et enfin, une course face à un concurrent. Même si les virages du parcours sont assez serrés, l’exercice ne devrait pas être trop difficile : à son maximum, le bateau atteignait la vitesse de… 12 km/h lors du dernier test, réalisé il y a deux semaines.

« Mais depuis, on a fait des améliorations et là, on devrait aller plus vite », assure Antoine Pichou. « Et puis c’est la sobriété [énergétique] qui compte, le reste on s’en fiche ! » lance un autre ingénieur.

C’est la sobriété [énergétique] qui compte, le reste on s’en fiche !

Un ingénieur de l'équipe des Mines / Sophia Antipolis

En effet, pour ces jeunes doctorants : l’idée est aussi de porter un projet qui a du sens en promouvant l’utilisation de l’hydrogène à la place d’autres énergies, plus polluantes. « Nous sommes déjà tous dans un labo qui travaille sur ces énergies propres, donc oui, ça s’inscrit dans la suite de cette démarche », explique Julia Wagner, doctorante spécialiste des batteries. Après la mise à l’eau, l’équipe est plutôt confiante : « Il faudrait remonter un peu le moteur qui traîne dans l’eau, mais sinon je pense qu’on est nickel », s’enthousiasme Anaëlle.

Résultats du 4 au 9 juillet.

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