Des policiers azuréens payés de la main à la main pour gérer la sécurité d’évènements privés, une enquête de l’IGPN en cours

En 2017, des policiers en poste à Antibes, Nice et Cagnes-sur-Mer, auraient été payés en liquide pour gérer la sécurité de soirées et évènements privés parmi lesquels l'un des meetings du candidat Emmanuel Macron. Une enquête de l’IGPN a été ouverte.

Des policiers en quête d’heures sup’, payés de la main à la main ? C’est en tout cas ce que croit savoir le journal Le Parisien, qui a révélé, dans un article paru le 30 juin, que huit policiers ont été identifiés par le CNAPS, le Conseil national des activités privées de sécurité, comme ayant travaillé au noir pour assurer la sécurité d’évènements privés en 2017.

Et Le Parisien de révéler qu’un de ces évènements n’est autre que le meeting politique du président de la République - alors candidat cette année-là – à l’Accor Arena de Paris-Bercy.

Si le CNAPS s’est enquis de cette problématique, c’est bien parce que sur ces huit policiers, trois d’entre eux n’avaient pas de carte professionnelle de sécurité, un sésame indispensable pour pratiquer ce genre d’activités. Le CNAPS a bien diligenté une enquête, classée sans suite à la fin de l'année 2020.

Pis encore, ils exerçaient leurs talents auprès d’une société qui n’est pas agréée en France, et qui les rémunérait jusqu’à 1200 euros en liquide pour une soirée de travail.

Silence radio

Quand on interroge les syndicats de policiers. C’est silence radio, façon grande muette. Alliance police se dit "pas du tout au courant de ces faits" et ne peut "malheureusement pas [nous] aider", les branches azuréennes, qui ont été sollicitées à de nombreuses reprises, ne se montrent pas plus loquaces.

Pourtant, le commissariat d’Antibes confirme qu’une enquête menée par l’IGPN est bien en cours, et qu’elle concerne des personnels qui ont travaillé au sein de la cité des remparts par le passé. Le commissariat se refuse à tout autre commentaire et se retranche derrière l’instruction.

Un gala avec Leonardo DiCaprio concerné

En 2017 toujours, c'est une star du cinéma international qui bénéficie de la protection de ces policiers azuréens. A Gassin, l'interprète du Loup de Wall-Street organise cette année-là, dans le golfe de Saint-Tropez, une soirée caritative en présence de nombreuses célébrités. Kate Winslet, Lenny Kravitz ou le Prince Albert II de Monaco sont présents, fin juillet, pour cette soirée de gala.

Le ticket d'entrée pour venir s'y attabler s'élève à environ 10.000 euros, et les lots proposées aux enchères permettent de récolter plusieurs millions d'euros pour la protection des écosystèmes. Ce soir là, pour gérer la sécurité de cette soirée très mondaine, des policiers azuréens oeuvrent en coulisses payés en liquide 1200 euros.

Un personnage trouble au cœur de la polémique

Deux salles, deux ambiances. Mediapart, le media créé par Edwin Plenel, relaie que le meeting du candidat Macron s'est aussi appuyé sur des personnels de sécurité sans carte professionnelle, et issus des rangs des forces de l'ordre.

Le media en ligne évoquait déjà les contours de cet encadrement dans une enquête publiée en janvier 2022. Des personnels payés de la main à la main aurait même été supervisés par un certain Alexandre Benalla, le monsieur sécurité du candidat devenu président. Mais ce que révèle surtout Le Parisien, c'est un personnage au passé trouble qui semble avoir été au coeur de ce dispositif : Fortunato B.

Condamné pour braquages à de la prison, en 1985, ce rouage officiait avec son fils à cette époque lors de deux autres meetings politiques organisés par le candidat d'En Marche, dans les Bouches-du-Rhône et à Grenoble. 

Contre mauvaise fortune bon coeur, épinglés, les policiers mis en cause et Fortunato B. ont tous reconnus les faits, notamment pour avoir pris la pose lors de la soirée de gala de Leonardo DiCaprio. Un moment immortalisé qui a permis à la CNAPS de remonter le fil de cette histoire rocambolesque.

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