L'audience du Conseil d'Etat, saisi par trois parcs marins, dont le Marineland d'Antibes a eu lieu ce lundi. La plus haute administrative se prononce aujourd'hui sur une la validité d'un arrêté interministériel interdisant notamment la reproduction des dauphins et des orques en captivité.
Le Marineland d'Antibes, le plus grand zoo marin d'Europe, saura dans la journée s'il est condamné à fermer ses portes à court terme.
Le Conseil d'Etat, qui a été saisi par trois parcs marins ( dont le Marineland) se prononcera sur la validité d'un arrêté interministériel, publié au JO le 6 mai dernier, interdisant notamment la reproduction des dauphins et des orques en captivité.
Au-delà de cette décision, le Conseil se prononcera "après l'été" sur le fond des requêtes en annulation déposées par le Marineland et, conjointement, par le parc Astérix et le parc Planète sauvage de Port-Saint-Père (Loire-Atlantique), a précisé la juge des référés Emmanuelle Prada Bordenave au cours d'une audience, qui s'est tenue ce lundi.
L'arrêté interministériel du 6 mai 2017
En vertu d'un arrêté paru le 6 mai au Journal officiel, imposant des règles plus strictes aux delphinariums, "la reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite". Le texte, notamment signé par l'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal, interdit aussi l'utilisation du chlore dans
le traitement de l'eau.
Ce qu'on nous propose aujourd'hui est, ni plus ni moins, sans le dire, la fermeture
du parc Marineland
a affirmé l'avocat Emmanuel Piwnica, défendant l'établissement d'Antibes.
L'interdiction de la reproduction, qui suppose soit des méthodes contraceptives, soit une interdiction des relations sexuelles, constitue "un sérieux problème de traitement cruel à animaux", a-t-il fait valoir. "Les dauphins sont sociables, les priver de sociabilité risque de les rendre extrêmement malheureux".
Il a exclu toute séparation des mâles et femelles, mais aussi la contraception perpétuelle ou la chirurgie.
Concernant le chlore, Me Piwnica a jugé son interdiction injustifiée d'un point de vue sanitaire et affirmé qu' "il n'y a pas de solution alternative aujourd'hui".
L'avocat a par ailleurs contesté la compétence du ministre de l'Environnement à "prononcer une interdiction générale et absolue de toute forme de reproduction" et dénoncé "le caractère totalement excessif et contradictoire des termes" de l'arrêté.
Les associations de défense de l'environnement entendus
Des représentants d'associations de défense des animaux, dont Sea Shephard, One Voice ou Réseau-Cétacés, ont rappelé à l'audience que "depuis deux ans, dix cétacés sont décédés dans des parcs marins français", dont un delphineau tout récemment au Parc Astérix.
Les dauphins ne pourront plus se reproduire mais "pourront toujours s'adonner aux joies de la sexualité", ont-ils fait valoir. Selon eux, par ailleurs, des solutions alternatives au chlore existent.
Les critiques se sont multipliées ces dernières années contre l'exploitation d'orques et de dauphins dans les parcs aquatiques, comme le Marineland d'Antibes, le plus grand parc d'attractions marin d'Europe.
AVEC L'AFP-