Témoignage. Don de Sang : "le sang de ma veine peut sauver des vies ! Alors hier, j'ai donné !"

Publié le Mis à jour le Écrit par Thibaut RYSMAN

Moi qui n'aime pas les piqûres, j'arrive à la salle du 8 mai 1945 à Antibes avec ces phrases en tête. "Mon sang peut sauver des vies. Le sang des autres peut me sauver la vie. Le sang des autres a déjà sauvé la vie de celle qui partage la mienne." Tout est bon pour me motiver à aller donner. Depuis le temps que je passe devant les affichettes, alors je n'avais plus d'excuses…

A l’approche des fêtes de fin d’année, l’EFS organise une semaine festive du lundi 4 au samedi 9 décembre sur de nombreuses collectes de sang en région Sud.

Arrêté au feu rouge en rentrant chez moi, mon regard s'arrête sur un panneau accroché juste en dessous. DON DE SANG, ANTIBES, Salle du 8 mai 1945, 15h-18h

Je fais mine de ne pas l'avoir vu et puis... Le feu devient vert. Clignotant à gauche (chez moi, c'est à droite), je file me garer juste devant la salle à côté de la grande roue sur le port Vauban à Antibes.

À l'entrée, deux bénévoles absolument charmantes. Leur âge bien prononcé pour la retraite donne encore plus de gentillesse à leur sourire. 

Elles : "Bonjour Monsieur, soyez le bienvenu, vous avez pris rendez-vous ?"

Moi : "Non..."

Elles : "Alors un instant, je vais voir si c'est possible". 

C'est possible, me voilà devant un premier checkpoint. 

Nom, prénom, date de naissance. On me donne une liste de codes-barres aussi longue que le questionnaire que je m'apprête à remplir. 

Me voilà sur une table avec de l'eau, des jus de fruit et des stylos. 

C'est parti pour le QCM. Il faut répondre par "oui" ou "non" à environ 50 questions.

  • Avez-vous déjà fait une crise de paludisme ? 
    Êtes-vous allé chez le dentiste dans les 7 derniers jours ? 
    Dans les 12 derniers mois, avez-vous eu un rapport sexuel en échange d'argent ou de drogue ?

J'ai l'impression de répondre aux questionnaires de douanes dans l'avion avant d'entrer aux États-Unis. Je m'exécute fièrement en remplissant non à quasiment toutes les cases. Sauf celles des voyages... 

Une petite demi-heure

Se passe une petite demi-heure entre mon arrivée et la rencontre avec le médecin. 3e checkPoint. 

"Bonjour Monsieur, asseyez-vous..."

Le ton est décontracté et la médecin enchaîne ses questions rapidement. On me demande si j'ai été dormir ailleurs que chez moi ces 30 derniers jours... Il y aurait dans certains lieux des cas de dengue. 

Gentiment, elle m'annonce qu'on va me prélever 500 ml de sang et qu'il faut bien que je m'hydrate. En ressortant, elle me dit d'aller chercher de l'eau si j'ai soif. J'oublie...

Me voilà arrivé à l'étape finale. Celle du transat avec accoudoir pour allonger mon bras. 4e checkpoint.

Là, je suis accueilli par une dame très souriante qui me redemande mon identité, et si je suis allergique à la Betadine (désinfectant à base d'iode). La réponse est non. Ouf... 

La médecin du checkpoint 3 me voit et observe que je n'ai pas pris d'eau. La voilà à mon chevet, petite bouteille en main qu'elle m'ouvre et souriant. "Vous m'aviez dis que vous aviez soif non ?". Adorable. 

J'ai d'abord droit à une petite piqûre (totalement indolore) au bout du doigt pour savoir si je suis anémié ou non. J'obtiens 15 alors qu'il faut un seuil minimal de 13. 

Puis le gros élastique arrive pour faire gonfler les veines. Puis le tâtage de la veine gonflée dans le pli du coude. Je déteste...

La piqûre arrive en même temps qu'un "attention ça va piquer : respirez bien fort". 

Dans ma tête : je dis Aïe ! Dans la réalité, je ne sens absolument rien... Mais vraiment rien. 

Je regarde et vois alors une longue veine artificielle de plastique transparent immédiatement se remplir de mon sang. Plusieurs petits tubes sont remplis. Et puis une grande poche transparente qui se gonfle de liquide rouge tout en étant mélangée sur un plateau basculant. Beurk... 

J'essaye de ressentir le sang qui sort de mon bras, en vain. 

Je me dis durant ces 10 min de don que ce sang va pouvoir partir dans le corps d'un autre dans le besoin. Il ne le saura probablement pas... Ce sera peut-être pour le chauffard qui m'a coupé la route une heure avant et qui n'a visiblement pas vu le STOP qu'il aurait dû respecter. Mon sang ira peut-être aussi dans les veines d'un chanteur ultra-connu (je ne sais pas si Elton John est B+ ?) ou d'un chercheur qui sauve des vies tous les jours... 

Peu importe et c'est super de pouvoir le faire sans tenir compte de "l'après". 

Ma poche s'est remplie. 500 ml, c'est le maximum. Presque 10 % de tout le sang de mon corps. 

La préleveuse de l'Établissement français du Sang me donne toute une liste de choses à manger pour me rebooster en fer. Des lentilles, du poisson gras, etc. Pas d'alcool et pas d'efforts. 

Je me relève et me dirige tout droit vers le dernier checkpoint (le 5e). Là, c'est le poste de ravitaillement. Salé sucré, du fromage ou des madeleines. Du café ou de l'eau et des jus de fruit. On me propose même de la charcuterie. À ce poste, je dois rester au moins 20 min pour voir si je vais tourner de l'œil ou non. 

C'est un peu long, mais c'est l'occasion de parler avec le personnel.

Je leur demande s'ils ont du monde.

La réponse est "oui" mais tendance "ça dépend". En fait, l'EFS organise des prélèvements tous les jours dans les villes du département. 

Souvent l'après-midi. Il est fortement demandé de prendre rendez-vous, car sinon tout le monde arrive d'un flot et l'attente serait alors trop longue. Généralement, à chaque demi-journée, ils reçoivent entre 30 et 50 donneurs. C'est beaucoup, mais pas assez ! Les stocks de sang sont bas et les besoins sont permanents. En ce milieu d'année il manquait gravement de donneurs O négatif... 

En France, 5 % de la population (âgée entre 18 et 71 ans, et pesant plus de 50 kilos) donne son sang.

Pour ma part, je ressors de la salle de prélèvement 1 h 15 après y être entré. J'ai droit à un gros bandage autour du bras droit qui me donne l'impression de supers pouvoirs. 

Au 2ᵉ feu rouge, je vois un scooter qui roule à tombeau ouvert sur le trottoir en slalomant autour des enfants et de leurs parents. Mon bras donneur ne devrait pas tarder à servir... 

Calendrier des prochains prélèvements :

La carte ici :

  • Peymeinade (Salle des Fêtes - 06530) ce vendredi 29 septembre de 15h à 19h30
  • Saint Cézaire sur Siagne (Salle des moulins - 06780) ce samedi 30 septembre de 08h30 à 13h
  • Nice (Pôle Universitaire Saint Jean d'Angely - 06300) + Nice (UFR SCIENCES - 06100) Le lundi 02 octobre de 12h à 17h 
  • Draguignan (Complexe St Exupéry - 83300) Du lundi 02 au mardi 03 octobre de 14h30 à 19h
  • Saint Raphaël (Maison des Associations - 83700) Le mardi 03 octobre de 08h30 à 13h
  • Puget sur Argens (Espace Cézanne - 83480) Le mercredi 04 octobre de 14h30 à 19h
  • Bormes Les Mimosas (Bormisport - 83230) Le mercredi 04 octobre de 08h à 12h30
  • Le Bar sur Loup (Hôtel de ville - 06620) Le jeudi 05 octobre de 15h à 19h30
  • Cannes (Maison du don - 06400) Le vendredi 06 octobre de 08h30 à 13h
  • La Croix Valmer (Salle Charles Voli - 83420) Le vendredi 06 octobre de 08h à 12h30.

              Le don de sang change la vie d’un million de malades chaque année en France.

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