L'association "Défendre la Roya" a saisi la justice en référé pour réclamer la dissolution de l'association de défense des migrants "Roya Citoyenne", portée par l'agriculteur de Breil-sur-Roya Cédric Herrou. L'audience est fixée le 13 octobre prochain.
Au Palais de justice de Nice, une affaire peu banale était audiencée ce mardi.
Une association créée en juin dernier, Défendre le Roya, demandait la dissolution pure et simple d'une autre association qui fait régulièrement la une de l'actualité pour sa défense des migrants, l'association Roya Citoyenne.
La juge chargée du dossier au tribunal de grande instance de Nice s'étant désistée, l'audience sera prise en charge le 13 octobre par le président du tribunal Alain Chateauneuf.
UN COUP DE BUZZ ELECTORAL POUR L'AVOCATE DE ROYA CITOYENNE
Pour Mireille Damiano, avocate de Roya Citoyenne, l'assignation en référé de Olivier Bettati, au nom de l'association "Défendre la Roya" est irrecevable selon elle : "C'était un coup de buzz électoral".
Olivier Bettati, proche du Front National, était candidat pendant les dernières élections législatives dans la circonscription de Menton, et il a été battu par une candidate LREM.
Il accuse Cédric Herrou, figure emblématique de Roya Citoyenne, d'être "le dernier maillon d'une mafia de passeurs".
"M. Bettati se trompe en revanche quand il pense qu'on va les chercher", a répondu Cédric Herrou, présent à l'audience. L'Italie est à moins de dix kilomètres de chez Cédric Herrou.
PRES DE 1.000 DOSSIERS DE PRE-DEMANDES D'ASILE
Depuis la condamnation du préfet des Alpes-Maritimes pour violation du droit d'asile, Roya Citoyenne a aidé près d'un millier de migrants à entamer des démarches d'asile. Forum Réfugiés qui inscrit leur pré-demandes, indique avoir reçu 950 dossiers depuis le 1er mai.
Originaires du Soudan et plus généralement de régions instables d'Afrique, transitant par la Libye, traversant la Méditerranée puis remontant l'Italie, ces personnes ont le droit à un rendez-vous en préfecture pour formaliser
leur demande d'asile.
En dépit de ces formalités légales, une vingtaine de demandeurs étaient en état d'arrestation et menacés de reconduite en Italie mardi matin, selon Roya Citoyenne.