Aux assises des Alpes-maritimes, Marion rescapée d'un enlèvement violent, suscite l'admiration

Marion, enlevée à 17 ans un soir de novembre 2012, séquestrée et violée avant de prendre la fuite par un balcon en poignardant son violeur, a suscité mardi l'admiration des experts devant la cour d'assises, mais ce deuxième jour du procès à aussi mis en lumière son profond traumatisme.

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"La victime a été très forte. Elle a craint pour sa vie. Il faut oser poignarder", a loué mardi un policier à la barre.

"Les gens qui se battent comme ça sont une extrême minorité", a admiré pour sa part un psychologue.


Marion a été enlevée dans les parties communes de son immeuble de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) par trois hommes cagoulés et emmenée à 30 km à Grasse.
La ravissante blonde de 1m59, championne de natation synchronisée, a réussi à échapper à Cyrille Nty Mbarga, géant herculéen d'origine africaine. "Elle est volontaire, on lui a toujours dit de se défendre si on l'embêtait", explique sa mère à la barre.

Persuadée qu'elle allait mourir

La jeune fille était persuadée qu'elle allait mourir, a-t-elle confié mardi. Elle s'est emparée du couteau de son violeur, l'a blessé en le poignardant à plusieurs reprises, a pris la fuite par le balcon du 6e étage, s'est suspendue dans le vide et a trouvé refuge chez un couple du 4e.  En tout, deux heures d'horreur, "un souvenir qu'elle n'oubliera jamais", prévient néanmoins un psychologue.

La jeune fille, étudiante en sports qui aspire à devenir officier de l'armée de l'air, a passé ses partiels dans la foulée et "essaie d'occulter", selon sa mère. Sa mère se souvient de ce samedi soir, où elle bombarde Marion de textos et reçoit enfin une réponse mal orthographiée ("mes t'inquiète pas") qui la précipitera au commissariat.
La mère et sa fille avaient été repérées la veille à un rond-point dans leur 4X4 par le marginal de 35 ans (déjà condamné à douze ans de réclusion pour le viol d'une adolescente), assisté de deux mineurs de 16 et 17 ans rencontrés quelques jours auparavant. 

Des cauchemars

Trois semaines après l'enlèvement, la maman déménagera avec ses trois filles. "Marion ne dormait plus la nuit, elle faisait des cauchemars, m'appelait sur son portable à 4h00 du matin depuis sa chambre", raconte-t-elle. Aujourd'hui,

"elle ne peut plus rester toute seule, il faut qu'elle soit accompagnée", glisse-t-elle.


Son violeur risque la perpétuité. Ses deux complices, qui n'ont pas porté secours à Marion, encourent de lourdes peines.
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