À l'occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, le 5 mai 2021, nous vous proposons de revenir sur les traces que l'Empereur a laissées dans notre région. Découvrez ces lieux, ces souvenirs laissés dans les villes et villages des Alpes-Maritimes.
En collaboration avec Olivier Ghebali, de la délégation Nice-Alpes-Maritimes du Souvenir napoléonien, partons à travers les villes et les villages du département, là ou l'Empereur des Français, sa famille, ses proches et les grands personnages de l'Empire sont passés.
Les Alpes-Maritimes ont connu le jeune général Bonaparte, à la tête de l'Armée d'Italie, puis l'Empereur des Français de retour de son exil à l'île d'Elbe avec le débarquement à Golfe-Juan pour la période des "cent jours".
Napoléon Bonaparte a laissé des traces dans de nombreuses villes et villages, voici une liste non-exhaustive des lieux de l'histoire napoléonienne dans le département.
► Antibes
- Demeures :
- Cours Masséna. On y trouve une maison où logea André Masséna, général puis maréchal d'Empire né à Nice. Un plaque commémorative a été installée sur laquelle on peut lire : "Dans cette maison demeura André Masséna ancien adjudant au régiment des chasseurs royaux de Provence devenu maréchal de France, duc de Rivoli, Prince d'Essling...".
- Au 7 rue Georges Clemenceau se trouve une autre plaque commémorative. Elle est placée sur la maison natale d’Honoré-Charles Reille, général de brigade en 1803 et de division en 1806, comte de l’empire en 1808.
- Rue Thuret, encore une plaque commémorative sur la maison où est mort le général Jean-Étienne Championnet.
- 2 rue du Général Vandenberg, à l’entrée de la caserne Gazan, une plaque commémorative évoque la carrière militaire du général Théodore Gazan, chef d’Etat-Major général des Armées d’Espagne.
- A la sortie d’Antibes, sur la route de Grasse, à gauche d’une église moderne, un chemin conduit au « Château Salé ». Cette demeure a abrité de mars à novembre 1794 la mère de Napoléon, Letizia Bonaparte, et ses cinq plus jeunes enfants : Elisa, Louis, Pauline, Caroline et Jérôme. Pendant cette période, Napoléon y fit de courts et fréquents séjours.
- Monuments :
- Place Nationale. La colonne de la défense d’Antibes en 1815 est encore en bonne place aujourd'hui avec une inscription à la gloire des habitants qui défendirent jusqu’au bout leur ville contre les coalisés.
- Cours Masséna, buste du général Jean-Étienne Championnet, mort à Antibes en 1800.
- Fort Carré :
- Dans l’anse Saint Roch, face au port Vauban ; au pied du Fort Carré quelques cyprès marquent le tombeau du général Jean-Étienne Championnet : "Ci-gît Championnet général de la République Naples Sta Viator Heroem Calcas".
- Musée :
- Avenue Lady-Beaumont, la villa Eilenroc présente les portraits du maréchal Masséna ainsi que de deux généraux de Napoléon nés à Antibes : Honoré Charles Reille et Jacques Laurent Louis Augustin Vial.
- Cimetière :
Au cimetière Rabiac, avenue Philippe Rochat repose l'Antibois Jacques Vial, colonel du 26e régiment des chasseurs à cheval (1807), baron de l’Empire en 1808 et général de brigade en 1813.
► Breil-sur-Roya
Sur la maison Cachiardy ou Cacciardi une plaque commémorative évoque le passage du général Bonaparte en 1794 après la bataille de Saorge : "Le 29 avril 1794, le général Bonaparte et les conventionnels aux armées Augustin Robespierre et l'abbé Ricord étaient dans cette demeure les hôtes de la famille Cacciardi".
► La Brigue
3 rue du général Rusca, une plaque commémorative a été installée sur la maison natale de Jean-Baptiste Rusca, général de brigade en 1795 et de division en 1799, baron de l’Empire en 1810.
► Escragnolles
- Place du Général Mireur : On peut y voir une plaque commémorative sur la maison natale de François Mireur, général de brigade (1797) assassiné pendant l’expédition d’Egypte en 1798. La France lui doit d’avoir adopté La Marseillaise comme hymne national.
- Sur la place du Lavoir, une grande fresque en mosaïque retrace l’épopée du général Mireur à la tête des Fédérés. On peut y lire : "1792 François Mireur héros de La Marseillaise".
► Grasse
- Demeures :
- Au 2 boulevard du Jeu de Ballon, une plaque commémorative a été installée dans le hall d’entrée de l'ancien hôtel Pontévès-Amic où Pauline Bonaparte, soeur de Napoléon, séjourna en 1811.
- Au 7 rue Gazan se trouve la maison natale d’Honoré Théodore Maxime Gazan, général de division en 1799 et comte de l’Empire en 1808.
- Musée :
Au 2 rue Mirabeau, le musée d’art et d’Histoire de Provence expose des souvenirs du général grassois Honoré Gazan ainsi qu'un portrait d'un autre grassois et de sa famille, Maximin Isnard. Ce dernier fut membre des Assemblées révolutionnaires et baron d’Empire, on peut voir également dans ce musée des objets lui ayant appartenu.
- Cimetière :
Dans le cimetière Sainte Brigitte une colonne surmontée d’une urne indique l’emplacement de la tombe du général Honoré Gazan (Carré n°2).
► Laghet (La Trinité)
Dasn le sanctuaire Notre-Dame de Laghet, dans un hameau de La Trinité, on peut voir une collection d’ex-votos marins datant de la période napoléonienne. Les offrandes faites à Dieu déposées par les marins représentaient notamment des navires en perdition ou dans la tempête.
► Iles de Lérins au large de Cannes
Les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat furent équipées en 1794 de quatre fours à boulet par les soins du général Bonaparte nommé le 22 décembre 1793 inspecteur des côtes depuis les Bouches du Rhône jusqu’à celles du Var. Ces fours existent toujours en plus ou moins bon état et représentent des traces laissées par le jeune Napoléon.
► Levens
- Square Masséna : un buste du maréchal niçois Masséna, duc de Rivoli, Prince d’Essling, est visible avec cette inscription : "Levens à André Masséna maréchal de France".
- Au 13-15 rue Masséna se trouve une grande plaque commémorative installée sur la maison de la famille Masséna bâtie en 1722, avec un autre buste d’André Masséna et son blason en bas-relief.
- Dans la salle des fêtes de Levens on peut voir de vastes polychromes retraçant la vie et les faits d’armes d’André Masséna et encore un buste du maréchal.
- Place de l’Eglise : plaque commémorative en souvenir de Joseph-François-Félix Raynardi de Sainte-Marguerite, comte de Belvédère. Cet officier est né à Belvédère et est mort à Levens. On peut lire sur la plaque : "Place compte Raynardi de Belvédère baron du premier Empire maréchal de camp 1758-1832".
- Au sommet du village, au fond du vieux cimetière se trouve la tombe du colonel Joseph-François-Félix Raynardi de Sainte-Marguerite, comte de Belvédère.
► Menton
- Au 2 rue de Bréa, la maison natale du général Jean Baptiste Fidèle Bréa est signalée par une plaque commémorative. Capitaine sous l’Empire, il s’est distingué à Leipzig et à Waterloo. On trouve également face au n°2 de la rue de Bréa une grande plaque commémorative en pierre blanche en l’honneur du capitaine Bréa, avec son portrait en bas-relief.
- Juste à côté, au 3 rue de Bréa, une plaque commémorative en latin indique la maison où le général Bonaparte passa la nuit du 2 au 3 avril 1796.
- Rue Lorédan-Larchey, au musée municipal de la préhistoire régionale, est visible un portrait bien éloigné de cette période, celui du capitaine Bréa, devenu général après l'Empire.
- Dans le cimetière du vieux château, place du Cimetière se trouve la tombe de Louis Partouneaux, général de brigade en 1799 et de division en 1803 mort à Menton.
► Mouans Sartoux
Dans l’ancien cimetière de Mouans Sartoux repose Jacques Durand de Sartous, élève à l’école militaire de Saint Cyr en 1809. Il servit en Russie à Dantzig, puis en 1815 dans l'Armée du Var.
► Nice
Quand on demande à Olivier Ghebali, de la délégation Nice-Alpes-Maritimes du Souvenir napoléonien quel a été le lieu le plus important pour Napoléon dans les Alpes-Maritimes il répond sans hésiter :
"C’est Nice, son lieu de rattachement administratif et militaire ! Bonaparte a résidé 3 fois à Nice en 1793, 1794 et 1796 avant d’être rattaché à l’armée d’Italie.
C’est son plan qui a permis de repousser les Autrichiens à la bataille de Saorge. Notre association avait d’ailleurs organisé une exposition il y a plusieurs années intitulée « Nice, le départ de la gloire » ".
- Demeures :
- Au 6 rue Bonaparte est visible une plaque commémorative sur l’ancienne maison de Joseph Laurenti où le général Bonaparte séjourna : "Napoléon Bonaparte général de brigade commandant l'artillerie de l'Armée d'Italie habita cette maison du 27 mars au 22 décembre 1794".
- Autre plaque commémorative, celle du 15 rue Alexandre Mari : "Le 30 mars 1796 pour la fête de la jeunesse Napoléon Bonaparte est venu dans cet immeuble maison commune de Nice".
- Au 61 promenade des Anglais se trouve la villa Furtado Heine où séjourna la soeur de Napoléon, Pauline Bonaparte, épouse Borghèse.
- Au 2 rue Saint-François de Paule maison où séjourna le général Bonaparte, dans une pièce du 4ème étage une plaque mentionne : "En cette maison Napoléon Bonaparte commandant en chef de l'Armée d'Italie séjourna du 26 mars au 2 avril 1796".
- 8 rue Saint François de Paule, la maison où résida Sextius Miollis est encore visible. Ce général de brigade en 1795 et de division en 1799 servit en Italie, en Hollande et en Vénétie. Il devint Comte de l’Empire en 1808.
- Monuments :
- Rue de France, sur le côté gauche, en face de la Croix de Marbre , une placette est ornée d’une colonne corinthienne. C’est à cet emplacement que Bonaparte inspecta la première fois, le 29 mars 1796, deux demi-brigades en tant que général, commandant l’Armée d’Italie.
- Place Général Leclerc est installée une statue du maréchal Masséna.
- Musées :
- Le musée Masséna, au 65 rue de France, est le musée le plus important des Alpes-Maritimes. Il conserve les souvenirs du Premier Empire (tableaux, meubles, bustes, armes …) avec une salle consacrée au maréchal niçois Masséna.
Des portraits de Rosalie Lamarre, épouse en 1789 du futur maréchal, de Marc-Joseph Gratet Duboucharge, préfet des Alpes-Maritimes de 1803 à 1814, baron de l’Empire (1809) et du général Gaspard Eberlé, commandant de l’Armée à Nice de 1802 à 1814 y sont visibles.
Dans les jardins, un buste du maréchal Masséna est installé.
- Tour Bellanda, le musée national de la marine de Nice expose le portrait de l’amiral Duperré.
- Cimetière :
- Dans la vieille ville, au cimetière du château, se trouve la tombe du général Gaspard Eberlé, ancien gouverneur de Nice de 1802 à 1814.
► La Roquette-sur-Var
- Sur la route en direction de Grenoble, avant d’arriver à la Roquette-sur-Var, sur le pilier droit du portail de l’auberge de la Bonne Route, plaque commémorative à la mémoire du maréchal Masséna.
► Saint-Laurent-du-Var
- Dans la partie basse du cimetière Saint-Antoine se trouve une dalle sous laquelle repose Elénore-Bernard Dufriche de Valazé. En 1815, il commandait le génie du 4ème corps du général Gérard.
►Saint-Vallier-de-Thiey
- Au cimetière Sainte Brigitte repose Honoré-Paul Roustan, capitaine en retraite. On peut voir une stèle, surmontée d’une pierre en forme de bicorne et d’une cocarde tricolore, entourée d’une grille.
► Tourrette-Levens
- Rue Joseph Tordo se trouve la maison natale de Joseph Tordo, soldat de la Révolution et de l’Empire, décoré à Wagram de la Croix de la Légion d’Honneur. Le 2 mai 1815, sur le champ de bataille de Ceprano, en Romagne, il fut proclamé général par Murat.
- Au cimetière communal, à l’entrée sur la gauche sont installés un monument à la mémoire de Joseph Tordo et sa sépulture.
► La Turbie
- Dans une maison où s’arrêta le général Bonaparte, une stèle surmontée du buste de Napoléon est visible avec l’inscription suivante : "2 avril 1796 Napoléon Bonaparte à la tête de l'armée d'Italie en route vers son PC d'Albenga est l'hôte en cette demeure du chevalier Michel Rossetti".
► Vallauris-Golfe-Juan
Sur la commune chaque année (hors crise sanitaire...), des passionnés rejouent les temps forts du débarquement de 1815 - Revoyez l'épopée de 2018 :
- Au cimetière communal, au centre gauche, se trouve une tombe monumentale avec une stèle, celle de Jérôme-Louis Lendy, chevalier de l’Empire en 1813.
- Sur le port, près de la digue : stèle avec mosaïque commémorant le débarquement de Napoléon le 1er mars 1815. Inscription : "Ici débarqua Napoléon en 1815".
- En continuant sur l’avenue de la Gare, face à la stèle, plaque commémorative indiquant le départ de la Route Napoléon : "Ici commence la route Napoléon".
- Avenue de la Liberté, une colonne surmontée du buste de Napoléon porte les inscriptions : "Souvenir du 1er mars 1815" et "Salut France terre de braves".
►Vence
- Au cimetière de Vence-Ville, carré n°1, à droite de l’entrée, la 20ème tombe est celle de Michel Calvy, capitaine de cavalerie des grenadiers de la vieille Garde Impériale avec une pyramide surmontée d’une croix, adossée au mur d’enceinte.
► Villars-sur-Var
- A la mairie, dans la salle du conseil municipal, le buste de Gian-Carlo Salmatoris-Rossilon est visible. Il était intendant des biens de la souveraineté nationale dans les départements d’au-delà des Alpes, maître de cérémonies, nommé comte de l’Empire en 1810.
► Villefranche-sur-Mer
- Route de la Corniche, au lieu-dit Quatre Chemins, dans un croisement de quatre routes, un petit monument avec dessin représentant le maréchal Masséna est visible.
► Villeneuve-Loubet
C'est plus anecdotique, rue Escoffier, au musée de l’Art culinaire, on peut voir des portraits d'Anthelme Brillat-Savarin, magistrat et gastronome de l'époque napoléonienne et de Joseph Berchoud, littérateur et gastronome (il publie en 1800 : De la gastronomie) ainsi que du cuisinier Antoine Carême.
L'Empire et Napoléon ont laissé une trace dans plus d'une vingtaine de communes sans compter celle de Vallauris-Golfe-Juan, là où l'Empereur a débarqué à son retour de l'île d'Elbe pour remonter vers Paris en empruntant la fameuse route Napoléon.
Route que nous emprunterons dans un autre article !