Des balais, des raclettes, des seaux, des pelles, des gants et des litres de savon: plusieurs dizaines de bénévoles se sont solidement armés pour aider les sinistrés, lundi matin, à Biot, l'un des villages des Alpes-Maritimes les plus touchés par les inondations du week-end.

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"Je suis d'Antibes et je ne savais pas comment aider. J'ai vu qu'il y avait un appel ce matin à Biot, j'ai pris ma journée et je suis venue", explique Charline, au milieu d'une cinquantaine de bénévoles, réunis à l'appel de la maire sur un parking du village dès 9H00.

"Quartier par quartier, maison par maison"

Dans cette commune d'environ 10.000 habitants, où trois pensionnaires d'une maison de retraite ont péri samedi soir et un millier de personnes ont été sinistrées, la solidarité s'est organisée dès dimanche avec une collecte de vêtements pour les victimes. "Maintenant, il nous faut des bras, des outils et de la chaleur humaine", résume l'un des élus de la commune, Gérard Vincent, alors qu'une vingtaine de bénévoles de la Croix-Rouge et la Croix-Blanche pilotent les opérations de nettoyage, "quartier par quartier, maison par maison".

 "Maintenant, il nous faut des bras, des outils et de la chaleur humaine

Via les réseaux sociaux

La solidarité est aussi passée par les réseaux sociaux: Marion, de Nice, a découvert l'appel de la maire de Biot, Guilaine Debras (SE), sur Facebook, puis a proposé sur internet un co-voiturage, auquel a répondu Frédérique, de Roquebrune.
"J'ai pris un taille-haie, mais je ne suis pas certaine qu'il servira", sourit la quadragénaire, alors que les élus insistent sur "les besoins en soutien moral".

"A J+2, il y a à la fois un contrecoup et une prise de conscience des dégâts. Il faut réparer les maisons et réparer les personnes: on arrivera à remettre en état les objets et les routes, mais le traumatisme demeurera", estime la maire, qui note que "l'urgence, pour le moment, c'est que chacun vienne avec son seau, son balai et ses bottes".

Rivière dégagée

Dans cette commune, les première opérations de nettoyage avaient commencé lundi dès 7H30, aux abords de la Brague, le cours d'eau en contrebas du village qui était jonché d'arbres arrachés et de nombreux obstacles. Armés de tronçonneuses, en combinaisons de plongeur, les agents départementaux ont poursuivi les opérations de dégagement entamées la veille, entourés de dizaines d'engins de chantier, principalement de déblaiement.

Il faut réparer les maisons et réparer les personnes


"L'une des priorités, c'est d'enlever tous les embâcles (enchevêtrements de végétaux et détritus, ndlr) dans les cours d'eau: soit on treuille les morceaux de bois pour les extraire de l'eau, soit on les coupe en morceaux de 50 cm de manière à ce qu'ils n'obstruent plus la rivière. Surtout, s'il y a de nouvelles crues, ces petits morceaux ne créeront pas de bouchons", a expliqué à l'AFP un responsable du service de secours. En fin de matinée, la rivière était quasiment intégralement dégagée.

Meubles gonflés

Dans les différents quartiers inondés, c'est surtout la boue que les sinistrés et les bénévoles peinent à évacuer. "Il y en a partout, ça sent mauvais et ça s'infiltre: ça fait gonfler les meubles", déplore une sinistrée, qui estime à "trois ou quatre
jours" le temps avant de remettre tant bien que mal son logement en état.

A Biot 3.000, le petit centre commercial qui jouxte la maison de retraite, les pompiers pompent l'eau dans les logements sans relâche depuis dimanche matin et espèrent, "au mieux, en finir d'ici minuit", avance l'un d'entre eux. Reste le problème des assurances, parfois source de confusion ou d'incompréhensions: "Il faut que les sinistrés se déclarent à leur compagnie, puis qu'ils viennent se faire recenser en mairie", répètent inlassablement l'ensemble des élus au fil des rues du village.

Certains se veulent d'ailleurs prudents: "Je ne touche à rien avant que l'expert et l'huissier soient passés", assume Philippe Brion, le boulanger.
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