Une nouvelle enquête publique vient de débuter concernant la station d'épuration de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes : ses installations devraient bientôt accueillir des boues d'autres communes pour les transformer en biogaz et alimenter le réseau de gaz domestique.
Elle a été mise en eau en décembre 2019. La nouvelle station d'épuration de Cagnes-sur-Mer, construite entre l'autoroute et la voie ferrée, est capable de traiter, en eaux usées, l'équivalent de 160 000 habitants par temps de pluie.
Aujourd'hui, ce sont les eaux brutes des communes de Cagnes-sur-Mer, Villeneuve-Loubet, La Colle-sur-Loup et Saint-Paul-de-Vence qui convergent vers elle. L'ancienne station qu'elle a remplacée, sous-dimensionnée et particulièrement mal-odorante, n'est plus qu'un mauvais souvenir.
En plein chantier déjà, le maire de Cagnes-sur-Mer Louis Nègre se réjouissait de la future mise en service de cette "station du 21ème siècle" :
Mais cette station nouvelle génération ne fait pas "que" traiter nos eaux usées. Elle produit aussi de l'énergie. Elle est ainsi présentée comme la première station d'épuration à énergie positive au monde.
Dotée d'un méthaniseur, la station valorise déjà ses propres boues résiduelles, en les transformant en biogaz. Grâce à la présence de bactéries spécifiques, les matières organiques sont transformées en dioxyde de carbone (CO2) pour 35%, mais surtout en méthane (CH4) pour 65%. Méthane qui, une fois purifié, peut alimenter le réseau domestique de gaz. Chaque jour, entre 3000 et 5000 m3 de biogaz sont ainsi produits.
Mais cette production reste en deça des capacités des installations. La station projette donc d'ouvrir ses portes aux boues provenant d'autres sites.
Enquête publique jusqu'au 12 février
Le syndicat mixte de la station d'épuration de Cagnes-sur-Mer (SYMISCA) vient de déposer, en ce sens, une nouvelle demande d'autorisation environnementale. Seul le préfet peut délivrer une telle autorisation, après un processus qui englobe une enquête publique d'un mois.
En mairie de Cagnes-sur-mer, ou sur le site internet de la station d'épuration, chacun peut prendre connaissance de l'intégralité du dossier "pour l’accueil des matières extérieures sur les installations de méthanisation de la nouvelle station d’épuration de Cagnes-sur-Mer".
A terme, la station exploitée par Véolia prévoit de traiter, en plus de ses propres boues, entre 50 et 100 m3 de déchets externes non dangereux :
- boues provenant du traitement des eaux usées urbaines d'autres stations du département
- boues provenant des fosses sceptiques des particuliers
- matières de curage, provenant du nettoyage des égoûts
- graisses alimentaires, venant notamment des bacs à graisses de restaurants.
L'intégration des boues extérieures de la commune voisine de Saint-Laurent du Var devrait permettre de produire jusqu'à 1500 m3 de biométhane supplémentaires par jour. Autant de biogaz qui sera injecté dans le réseau GRDF.
Cette ultime étape est "très importante" selon Hervé Paul, élu à la Métropole Nice Côte d'Azur et premier vice-président du SYMISCA :
Cette dernière étape va permettre à l'unité de méthanisation de tourner à plein régime. Grâce à elle, la station d'épuration de Cagnes-sur-mer va produire plus d'énergie qu'elle n'en consomme, et donc atteindre son objectif de bilan énergétique positif.
Une fois l'enquête publique achevée, le préfet dispose de trois mois pour accorder ou non l'autorisation. Le méthaniseur de Cagnes-sur-Mer devrait donc tourner rapidement à plein régime, et la station de Cagnes-sur-mer être effectivement première station d'épuration à énergie positive avant l'été.