Sa voix était reconnaissable entre toutes, et sa présence magnétique teintée de mélancolie. Homme de théâtre et de cinéma, Jean-Louis Trintignant n'est plus. Il avait 91 ans. Pendant un demi-siècle, il a travaillé avec les plus grands réalisateurs et reçu de nombreux prix.
Le cinéma est en deuil.
Jean-Louis Trintignant est décédé. Il avait 91 ans. Il vivait depuis près de 30 ans à Uzès dans le Gard, lui le natif de Piolenc dans le Vaucluse.
Et Dieu créa la femme... Un homme une femme...
Nous sommes en 1956 quand Jean-Louis Trintignant se fait connaître du grand public. Il tourne à Saint-Tropez dans "Dieu créa la femme" un film de Vadim qui lancera Brigitte Bardot.
Il entre dans l'histoire du cinéma avec "Un homme et une femme" de Claude Lelouch, film qui obtiendra la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1966. Avec sa composition d'amoureux romantique aux côtés d'Anouk Aimée, il devient l'acteur qui tourne le plus, à l'instar de Belmondo et Delon. Au total, il jouera dans quelque 120 films.
Il remporte le prix d'interprétation à Cannes pour "Z" de Costa Gavras en 1969 et le César pour "Amour" (2012) de Michael Haneke, film qui décrochera la Palme d'Or.
Il interprète un octogénaire confronté à la lente agonie de sa femme, jouée par Emmanuelle Riva. C'est son grand retour après la mort de sa fille Marie car pendant près de dix ans, il s'était éloigné des plateaux de cinéma.
Bouclant la boucle, il retrouvait en 2019 Claude Lelouch et sa partenaire Anouk Aimée pour "Les plus belles années d'une vie", suite d' "Un homme et une femme" 53 ans après.
Le Festival de Cannes, le plus grand rendez-vous
Déjà, en 1969, il expliquait l'importance du Festival de Cannes pour lui, " le festival le plus important et le plus valable, très sérieux aussi bien du point de vue industriel et commercial".
Une carrière exceptionnelle
Jean-Louis Trintignant a eu tout au long de sa carrière, une prédilection pour les personnages ambigus, impénétrables, inquiétants aussi bien à l'aise dans les films grand public ("Paris brûle-t-il ?", René Clément) que dans l'avant-garde ("L'homme qui ment", d'Alain Robbe-Grillet, lui vaut l'Ours d'argent du meilleur acteur à Berlin) ou politiques, comme "Z".
Il a tourné également en Italie, notamment dans "Le Fanfaron" de Dino Risi et "Le Conformiste" de Bernardo Bertolucci.
Il a réalisé lui-même deux films, "Une journée bien remplie" et "Le Maître-nageur", deux films qui n'ont pas rencontré leur public. Ce soir, les hommages sont unanimes pour saluer la mémoire d'un immense comédien.