Yann Nsaku avait commencé une carrière de footballeur dans un club britannique, aujourd'hui ce jeune cannois fait partie des douze interpellés du vaste coup de filet anti-terroriste de ce week-end. Il a expliqué sa trajectoire dans une vidéo sur internet.
Il voulait devenir footballeur. Avec sa carrure d'athlète d'1m90, il s'est fait remarquer à l'AS Cannes. Sur les traces de Zinedine Zidane et de Patrick Vieira. Le jeune défenseur est alors sélectionné en équipe du Congo des moins de 19 ans, le pays d'origine de ses parents. En 2009, les recruteurs du club de Portsmouth le remarquent. Direction la Grande-Bretagne pour le jeune cannois. Son rêve de devenir footballeur professionnel commence à se concrétiser. Mais une blessure au genou stoppe net ce début de carrière prometteur.
Dans une vidéo postée sur youtube, le jeune cannois raconte ses années de jeunesse entre catéchisme et football :
"On lui a parlé de Merah, mais il disait Merah ce n'est pas un musulman parce qu'il a utilisé la violence", confie Philippe Nsaku, le père d'un jeune homme. Dans un petit immeuble ancien d'un quartier tranquille de Cannes, la porte aux serrures arrachées est le seul signe du passage de la police venue cueillir le fils de 19 ans. Son père, un chrétien d'origine congolaise, a assisté à la "conversion lente" de son fils. "Mais le seul changement pour lui a été de se faire pousser la barbe et d'aller à la mosquée. Il n'a pas changé d'un iota d'un point de vue du caractère, du comportement", assure-t-il.
Le père et le frère de Yann Nsaku témoignent :
Une violente dispute familiale avait éclaté il y a dix jours chez les Nsaku: "Mon fils aîné voulait lui couper la barbe de force!", raconte le père. "On ne voulait pas de cette religion, je lui ai parlé des salafistes sans tabou, j'ai dit un de ces jours on va lire que tu t'es fait sauter. Il a dit: ça n'arrivera
jamais".