A Cannes, des personnalités ukrainiennes demandent une exclusion totale des Russes
Déjà l'annonce en mars de ne pas inviter de représentation officielle russe ni de Russes qui défendent la ligne du Kremlin au sujet de l'Ukraine au Festival de Cannes 2022, avait fait parler sur la Croisette.
Puis lors de le cérémonie d'ouverture le 17 mai dernier, de Volodymyr Zelensky invité surprise pour débuter cette 75e édition avait clairement positionné l'édition.
Episode 3, le cinéaste russe Kirill Serebrennikov qui lance "Non à la guerre !" .
Suite ce jeudi 19 mai, des représentants du cinéma ukrainien ont demandé l'exclusion totale des films russes à l'international, y compris ceux de ce dernier au lendemain de l'ouverture par ce dernier, en rupture avec le régime, de la compétition.
"Nous pensons vraiment que tout ce qui est russe doit être effacé", a indiqué à l'AFP Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films, lors d'une conférence sur la "propagande russe", hébergée par le pavillon américain au Marché du film.
Les cinéastes russes ne peuvent pas prétendre que tout va bien et qu'ils n'ont rien à se reprocher", a-t-il affirmé, "au moment où les cinéastes ukrainiens sont forcés d'arrêter de faire des films parce qu'ils doivent, ou fuir pour sauver leur vie, ou prendre les armes".
Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films.
Au sujet de la présence en compétition du film "La femme de Tchaïkovski", il a estimé que son réalisateur "Serebrennikov n'est pas un opposant, pas du tout", rappelant que "toute sa carrière a été financée par l'argent du gouvernement russe".
Le délégué général Thierry Frémaux a défendu lundi devant les journalistes l'idée d'accueillir des dissidents russes : "il y a des Russes artistes, journalistes, qui ont quitté la Russie. Kirill Serebrennikov est un homme qui a considéré que s'il ne quittait pas la Russie, il se rendait complice de cette guerre".
Il avait précisé lundi que l'idée d'un "boycott total" avait été demandée "non pas par les autorités ukrainiennes mais par des ultras, des gens qui sont très radicaux". "C'est une position que je peux comprendre (...) parce que ce sont des gens qui sont sous les bombes", avait-il reconnu.
Andriy Khalpakhchi, directeur du Festival international du film de Kiev Molodist, a répondu jeudi que selon lui, il n'existe pas de "bons Russes" en ce moment.
Pour lui, Kirill Serebrennikov "aurait dû prendre la décision de lui-même de ne pas participer au festival de Cannes".
Avec AFP