Ce dimanche matin, le Palais des Festivals s'est paré d'un paysage de brume : celui du réalisateur japonais Akira Kurosawa. Extraite de Rhapsodie en août, c'est l'affiche qui a été choisie pour illustrer le 77ème festival de Cannes.
115 kg. 22 mètres de large par 11 mètres de haut : pour accrocher l'immense affiche du Festival de Cannes ce dimanche matin sur la façade du Palais, il a fallu l'intervention de 15 personnes, dont sept uniquement pour la hisser.
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Un défi logistique, mais aussi colorimétrique. Car cette année, c'est un paysage majestueux, brumeux, et tout en dégradé de bleu qui surplombera le tapis rouge.
Sur l’image qui a été sélectionnée par le festival, on reste sur des tendances avec de la profondeur et de la perspective sur un rendu à plat : avoir un effet foncé sur les côtés et une image claire sur le central avec un dégradé de bleu, c’est pas évident
Sylvain Vivier, directeur de l'imprimerie H20
Sur l'affiche, quatre personnages, dont on devine qu'ils incarnent plusieurs générations, tournent le dos à la Croisette, Assis sur un banc, ils contemplent un paysage montagneux et brumeux, plongé dans une lumière bleue, comme ils pourraient s'offrir une toile dans une salle obscure : ça pourrait être une peinture. C'est la capture poétique d'une scène extraite de Rapshodie en août, signé du réalisateur japonais Akira Kurosawa en 1991, qui a été choisie pour illustrer l'affiche du 77ème festival de Cannes.
Elle a été déployée ce dimanche matin sur la façade du Palais des Festivals, premier moment fort du festival avant l'heure. Chaque affiche a sa petite histoire, alors doit-on voir dans ce choix un message politique d'apaisement ? Rhaspodie en août, c'est l'histoire d'une grand-mère, victime et survivante du bombardement de Nagasaki en août 1945, qui tente de transmettre à ses petits-enfants et à son neveu américain ses principes intangibles pour lutter contre les envies guerrières du monde. Aimer, vénérer l'honnêteté : le film est une ode à l'harmonie.
Les organisateurs du festival y vont vu également une métaphore de la salle de cinéma, comme lieu d'émancipation et de concorde. "Dans un monde fragile qui interroge sans cesse l'altérité, le Festival de Cannes réaffirme une conviction : le cinéma est un sanctuaire universel d'expression et de partage. Un lieu où s'écrit notre humanité autant que notre liberté".