A Clans dans les Alpes-Maritimes, les élèves de l'école ont une cantine toute particulière puisqu'ils bénéficient des petits plats concoctés par un restaurant du village. Une restauration collective qui permet également à la commune de maintenir ce service de restauration pour les administrés.
Pour faire vivre et survivre son petit village de Clans dans les Alpes-Maritimes, le maire a une une idée il y a quelques années. Pour assurer son service de restauration scolaire tout en aidant le commerce local, il a décidé de faire déjeuner les élèves de l'école non pas dans une cantine traditionnelle mais de leur faire bénéficier de petits plats concoctés par un restaurant du village.
Une drôle d'idée dans cette petite commune de moyenne altitude, située à 700 mètres au dessus de la Vallée de la Tinée.Environ 600 âmes peuplent ce petit village calme. Seuls les jeux d'enfants viennent couvrir le chant des oiseaux et rythment la cour de récréation. Comme partout ailleurs, ils jouent à la marelle ou aux billes.
Mais la différence pour ces petites têtes blondes, c’est que lorsque la cloche de midi retentit et que l'école se vide. La cinquantaine d'écoliers inscrite à la cantine, en rang, deux par deux, entame une balade à travers les ruelles. Direction la place du village pour se rendre au restaurant.
Tous les midis durant leur semaine d’école, c'est nappe blanche et service à l'assiette :
Dans une vieille bâtisse, au 1er étage, les enfants profitent d'une restauration collective et conviviale dont la cuisine « faite maison » de Lucienne alias Josette, fait l’unanimité.
Et de rajouter « Ils y mangent des produits de qualités et dans une bonne ambiance».L'avantage c’est qu’ils y mangent des produits coupés, préparés et cuisinés avec amour par Josette qui est une personnalité dans le village.
« C’est bon, c’est bio, c’est meilleur qu’à MacDo » dit une élève
Depuis 27 ans, la commune a pris l'initiative de concilier la restauration collective et l'activité commerciale de cette auberge. Une alternative salvatrice qui a permis au village d'économiser sur ses dépenses publiques puisqu’elle n’a pas à investir dans du matériel. Mais si elle économise sur ses frais de fonctionnement, elle permet en plus de maintenir à flot cette brasserie familiale et donc la vie du village.Une solution qui satisfait tout le monde puisque le rez-de-chaussée accueille quant à lui les autres clients.
Il y a donc deux salles, sur deux étages et donc deux ambiances très différentes. Mais aussi deux menus à concocter pour Josette, la cuisinière historique de l’établissement qui doit cuisiner équilibré pour les bambins.« Les gamins s’éclatent bien et il n’y a pas d’interférence puisqu’en plus ils font le tour par derrière, et donc cela ne gène en rien la clientèle du bas.
Alors j'ai fait un gratin dauphinois, gigot grillé et salade verte pour les clients… et pour les enfants : maïs, betteraves, haricots verts et cordon bleus… Aujourd’hui, c’est un peu régime pour eux !
Ce qui lui confère un rôle bien à elle au coeur de ce village et qui lui permet économiquement de faire perpétuer sa petite entreprise familiale. Une affaire qu’elle dirige d’une main de maître ! Mais plus qu'une affaire de famille, c'est une affaire de femmes aussi.
Aujourd'hui, Josette prépare sa relève en travaillant avec sa fille et sa petite fille et chacune à son poste :
Comment on se dispatche ? Moi c’est les clients du bar, ma grand-mère la cuisine et ma mère, elle la seconde en cuisine et fait la vaisselle.
Un système bien rodé qui perdure depuis presque 3 décennies et une organisation vertueuse qui a ainsi permis l'embauche partagée d'une assistante scolaire pour l'école et le restaurant.