Deux enfants sont morts ce matin lorsque le chalet qu'il occupaient avec leurs familles a été écrasé par un rocher dans le village d'Isola. Il y a deux semaines, le déraillement du Train des Pignes provoqué par la chute d'un rocher de plusieurs tonnes avait causé la mort de deux femmes.
Deux enfants de 7 et 10 ans sont morts dimanche matin lorsque le chalet qu'il occupaient avec leurs familles a été écrasé par un rocher dans le village d'Isola, dans le parc national du Mercantour (Alpes-Maritimes). Les deux enfants et leurs familles, originaires des Alpes-Maritimes, étaient arrivés samedi dans le village où ils occupaient une ancienne bergerie située à flanc de falaise. C'est vers 04H00, qu'un "énorme" rocher a emporté la maison, a expliqué le sous-préfet des Alpes-Maritimes, Jean-Daniel Montet-Jourdran. Une soixantaine de pompiers, accompagnés de maitre-chiens se sont rendus sur place.
Selon les pompiers, trois personnes ont réussi à se dégager des décombres et deux autres ont été sorties par les pompiers. Les corps des deux enfants, portés aussitôt disparus ont été retrouvés, vers 07H00. L'intervention a été sécurisée par les gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Saint-Sauveur-sur-Tinée. Ce sont les parents qui ont guidé les secours en leur indiquant l'endroit où les enfants se trouvaient au moment de l'accident.
Les cinq occupants indemnes mais très choqués et souffrant de blessures superficielles ont été médicalisés sur place et transportés en ambulance à l'hôpital Saint-Roch de Nice où ils ont été pris en charge par une cellule psychologique.
Intervenants:
- Adjudant Chef Patrick Villardry Sapeur-Pompier - ULIS (Unité Légère d'Intervention et de Secours)
- Jean Marie BOGINI Maire d'Isola
- Alexia FAURE Géologue
100 m3 de rochers se sont détachés
Selon une géologue, qui s'est s'est rendue sur place, ce sont 100m3 de rochers qui se sont détachés dont une roche de 50m3.Les roches se sont fissurées "en raison de gels et dégels successifs", a expliqué la géologue, Alexia Faure. "La nuit dernière ça a gelé de nouveau", après une période de redoux, a-t-elle dit.
Selon le commandant Gaël Marchand, du groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes, le bloc de rocher a une hauteur de 10 m et 5 m de profondeur. Dimanche, le rocher bloquait toujours la route d'accès à Isola, a constaté un photographe.
"Il faudra une semaine pour déblayer et sécuriser la route", a déclaré Mme Faure précisant qu'il faudrait de "nouvelles expertises".
Les secours doivent encore évacuer le pan du chalet, la seule partie qui soit encore debout avec un morceau de toit.Selon la géologue il est assez fréquent que d'anciennes bergeries aient été construites sur des dalles rocheuses dans cette région. Elles ont longtemps été protégées par des murets qui soutenaient la terre, mais "ils se sont détériorés" avec le temps, a-t-elle dit.
Fortes pluies suivies d'un redoux
Un hélicoptère de la gendarmerie a également survolé la zone afin de faire des prises de vue et déterminer par ces images la chute précise du rocher. Selon le commandant Gaël Marchand, "une possible raison à cet éboulement tient au fait que la falaise était très fragilisée en raison d'une période de fortes pluies, suivi d'un redoux". Il a en effet beaucoup plu, d'une façon inhabituelle pour la région et des infiltrations ont pu faire travailler la roche et déstabiliser les racines des arbres.En janvier, plusieurs routes secondaires avaient été coupées dans cette zone à la suite d'éboulements et d'inondations. L'accès à la station Isola 2000 (2.000 mètres), très prisée des niçois, avait été fermé en raison d'un fort risque d'avalanches.
Loi des séries
Isola-Village, à 875 m d'altitude, qui compte 775 habitants, est situé à 87 km d'Annot, dans les Alpes-de-Haute Provence, où a déraillé, il y a deux semaines, le célèbre train des Pignes, qui relie Nice à Digne. Le déraillement provoqué par la chute d'un rocher de plusieurs tonnes avait causé la mort de deux femmes. Plusieurs autres personnes avaient été blessées."On est dans la loi des séries", a indiqué le maire UMP de Nice, Christian Estrosi également président de la métropole Nice Côte d'Azur. Le parquet de Nice a ouvert une enquête confiée à la gendarmerie de Saint-Etienne-de-Tinée.