Les 12 et 19 juin prochain, vous devrez élire votre député. Mais savez-vous vraiment à quel parti il appartient ? LFI, PCF, PS, ECO, NUPES... En pleine recomposition politique, on vous aide à y voir plus clair.
105 dans les Alpes-Maritimes, 93 dans le Var : depuis ce vendredi, on connait l’identité et le nombre de candidats présents dans les 17 circonscriptions que comptent les deux départements.
Pour les nuances politiques, il faudra attendre encore quelques heures, avant la publication d’un arrêté préfectoral. Car oui, ce sont bien les services de l’Etat qui, en dernier lieu, décident de l’affiliation politique de chaque candidat. Se déclarer « apolitique » ou « sans étiquette » ne fonctionne pas à tous les coups.
Dans une circulaire du Ministère de l'intérieur envoyée aux préfets, l’Etat a prévu 18 nuances politiques, provoquant au passage la colère des candidats de l’union de la gauche, car la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale) n’apparait pas dans cette liste, chaque candidat devant s’en référer à son parti d’origine (LFI, PCF, PS, ECO). Et ça n'est pas qu'un enjeu d'affichage, mais aussi de comptabilisation des voix le soir des élections.
Les partis de la majorité présidentielle
En revanche « Ensemble » aura bien son sigle : « ENS ». « Du tripatouillage électoraliste » selon la NUPES, qui réclame aussi le sien et s'étonne de ce traitement de faveur. "Ensemble" regroupe les partis de la majorité présidentielle, à commencer par Renaissance, nouveau nom donné à la République en marche. Vous suivez toujours? Renaissance : c'est déjà sous cette bannière (Renew en anglais) que les députés européens macronistes siègent à Bruxelles.
Au sein d'Ensemble, un autre parti tentera de faire sa place chez nous lors de ces élections législatives : c'est "Horizons". Créé en octobre 2021 par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, il abrite les transfuges des Républicains ralliés à la Macronie.
Dans les Alpes-Maritimes, Christian Estrosi en est une figure incontournable. Le Maire de Nice a oeuvré en coulisses pour placer ses candidats : Philippe Pradal dans la 3ème circonscription et Marine Brenier, députée sortante de la 5ème circonscription, ex-LR.
On y retrouve aussi Jean-Bernard Mion, maire de la Colle-sur-loup et candidat dans la 6ème circonscription, Eric Mele, maire de Gourdon, qui part dans la 7ème, ou encore Jean-Valéry Desens, référent de l'association Anticor, candidat dans la 8ème circonscription. Autant dire que la droite macroniste a pris le pouvoir sur les investitures, laissant aux soutiens historiques du président 4 circonscriptions : la 4ème d'Alexandra Valetta-Ardisson, la 2ème de Loïc Dombreval, la 9ème de la candidate MODEM Mayaa Tudiesche et la 1ère de Graig Monetti, lui-même adjoint à la jeunesse auprès du Maire de Nice.
Vous pensiez avoir tout compris ? Attention, car un autre parti "Ensemble !" existait déjà avant la création de ce mouvement. Ses militants sont d'ailleurs fous de rage que le nom de leur parti soit plagié par leurs ennemis politiques.
Créé en 2013, il regroupe d'anciens membres du Front de gauche.
L'union de la gauche
La gauche justement. Cette fois-ci ça aurait pu être simple. Un seul sigle, NUPES, pour 4 partis. Mais non, le Ministère de l'intérieur en a décidé autrement. Ce sera COM pour communiste, FI pour France insoumise, SOC pour socialiste, ECO pour EELV. Seul avantage : vous saurez à quel parti appartient le candidat de votre circonscription.
Dans les Alpes-Maritimes c'est assez simple : sur les 9 circonscriptions, la 4ème revient à la communiste Sophie Bournot, la 5ème à l'écologiste Philippe Benassaya, la 9ème à la socialiste Chantal Chasseriaud.
Dans toutes les autres, ce seront des candidats et des candidates France Insoumise. Sur leurs affiches bien sûr, le sigle NUPES pourra apparaitre. Ce sera aussi le cas sur les bulletins de vote.
La gauche unie... ou presque. Il y aura ici ou là des candidats dissidents, issus d'une gauche qui se revendique "républicaine, laïque et universaliste". C'est le cas de Dominique Boy-Mottard qui représentera le PRG (parti radical de gauche) dans la 3ème circonscription, et d'Arnaud Delcasse, candidat de la GRS (gauche républicaine et socialiste) dans la 7ème.
Les partis de droite
"LR" pour Les Républicains. Ca semble simple. Mais devant la fuite de ses membres vers la majorité présidentielle, le parti de Christian Jacob a du faire signer une "charte de clarté et d'indépendance" à tous ses candidats investis. Ils s'engagent à ne pas faire campagne sous les couleurs du Président de la république, ne pas porter son projet, et à siéger, une fois élu, au sein du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale.
Dans les Alpes-Maritimes, ils incarnent une droite dure et décomplexée : Eric Ciotti dans la 1ère circonscription, sa protégée Christelle d'Intorni dans la 5ème, Michèle Tabarot dans la 9ème. Le proche de Valérie Pécresse, Eric Pauget, repart dans la 7ème.
L'extrême-droite divisée
Un nouveau sigle apparaitra cette année : REC pour Reconquête, qui tentera de grapiller des voix au RN (Rassemblement national). Les mouvements de droite souverainiste (Debout La France, Les Patriotes) seront regroupés sous le sigle DSV (droite souverainiste).
Concernant Reconquête, on sait que le mouvement ne présentera pas de candidat dans la première circonscription, main tendue à Eric Ciotti qui y brigue un 4ème mandat. Dans le Var, la 4ème circonscription, celle de Saint-Tropez et Cogolin, sera en revanche scrutée de près, car s'y présente Eric Zemmour.
Les partis animalistes
Là aussi, ça se complique. Car le parti animaliste, présent dans quasiment toutes les circonscriptions, devra affronter la concurrence de "Tous unis pour le vivant", dont fait partie notamment le MAHN "mouvement pour l'animal, l'homme et la nature". Christian Razeau en est une figure locale, mobilisé depuis de longues années pour le bien-être animal.
Le parti animaliste propose de lutter contre la déforestation et l'élevage intensif, source de souffrance animale et facteur aggravant des pandémies. Il veut promouvoir la souveraineté alimentaire par une plus grande végétalisation de notre alimentation, et propose également d'intégrer au quotient familial les animaux de compagnie
Lutte Ouvrière
Ils ne rateraient une élection pour rien au monde, même s'ils ne croient pas en la démocratie représentative pour changer l'ordre du monde. Comme à chaque scrutin, les candidats de Lutte ouvrière seront présents partout, profitant de cette fenêtre médiatique pour porter leurs idées révolutionnaires.
Les candidats régionalistes
"Oui la Provence" présentera 14 candidats en région PACA. Ce parti promeut la mise en place d'une 6ème république, fédérale et décentralisée, pour faire de Provence-Alpes-Côte d'azur une région autonome à l'image de la Catalogne espagnole. Aucun candidat dans les Alpes-Maritimes, mais 4 dans le Var.
L'écologie au centre
L'inclassable trublion écologiste Jean-Marc Governatori ne raccroche pas les gants. Déçu par le ralliement d'Europe Ecologie les Verts à la France insoumise, il poursuit son combat pour une écologie centriste. L'élu niçois présentera 8 candidats dans les Alpes-Maritimes, s'abstenant dans la seule circonscription (la 5ème) où se présente un candidat EELV. Et comme il n'est jamais là où on le cherche, n'essayez pas de le trouver sur les panneaux électoraux des Alpes-Maritimes. Jean-Marc Governatori a décidé de se présenter... à Brest !
La ville la plus éloignée de Nice, 1400 km de distance, "pour démontrer que l'électorat écologiste centriste est partout".
Objectif France
Ce micro-parti présente une candidate dans la 7ème circonscription des Alpes-Maritimes, Bérengère Humbert. Sur son profil twitter, elle précise appartenir à "la droite d'avenir". Créé par l'homme d'affaires Rafik Smati, Objectif France entend concilier respect des valeurs fondamentales de la France et renouveau économique pour "sortir du socialisme économique".
Un exemple parmi d'autres de ce que l'administration nomme "les inclassables". Ils seront étiquetés "DIV" pour divers, DVD, DVG, DVC ou DXD pour Divers droite, divers gauche, divers centre ou divers extrême-droite.