Patrick Diter, propriétaire à Grasse d'un vaste palais de style Renaissance, condamné en première instance à détruire l'ensemble des constructions réalisées sur sa propriété depuis 2006, a reconnu en appel des "erreurs", laissant entendre qu'il était prêt à la démolir. Décision ce lundi 25 mars.
"Est-ce que vous êtes prêt à démolir" les bâtiments faits en dehors de tout permis de construire ? lui a demandé le président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence Eric Cibiel. "Oui, j'ai fait des erreurs", a répondu M. Diter le 22 janvier dernier lors de l'audience.
L'avocat général Pierre-Jean Gaury a dénoncé "un projet pharaonique, délirant, totalement illicite et construit de façon illégale", réalisé "au mépris des règles d'urbanisme de sécurité et d'environnement".
Accusant M. Diter dont "la seule préoccupation est l'argent", de vouloir "faire régner la confusion à tous les niveaux", il a demandé la confirmation des peines prononcées en première instance, notamment la remise en l'état de la propriété.
Condamné en première instance
Le tribunal de Grasse avait ordonné la démolition de l'ensemble des constructions réalisées depuis 2006 considérant que le permis initial obtenu en 2006 par M. Diter l'avait été frauduleusement, entachant ainsi l'ensemble des constructions entreprises depuis cette date, pour une surface totale de 3.000 m2, comprenant notamment une piscine, un héliport et une route de 600 m2 tracée, tout aussi illégalement, dans un espace boisé classé.
Les premières plaintes avait été déposées par les voisins de l'homme d'affaires qui accueillait dans son "château Diter" les tournages de grosses productions de films ou de séries télé et de nombreux mariages, à au moins 50.000 euros la soirée.
"Au début c'était la maison familiale (...), j'ai été trop loin" s'est-il défendu, concédant l'organisation de 5 mariages par an "des Russes, des Indiens" mais beaucoup plus selon ses voisins.
M. Diter avait encore été condamné à remettre en l'état la propriété telle qu'elle était avant 2006, soit une modeste bastide de 200 m2. M. Diter avait également été condamné à trois mois d'emprisonnement avec sursis et à une amende de 100.000 euros. La propriété avait été estimée par le fisc à 57 millions d'euros.
La décision a été mise en délibéré à ce lundi 25 mars.