Le village de Saint-Vallier-de-Thiey, dans les Alpes-Maritimes, possède de nombreuses grottes. Certaines sont faciles d'accès, d'autres beaucoup moins.
Aux abords de la route Napoléon, dans cette commune 3 600 habitants située au début du Parc naturel régional des Préalpes d'Azur, se cache un trésor invisible. Invisible à l'extérieur car il faut descendre sous terre pour découvrir les grottes formées par la nature, sous l'effet du temps et de l'eau.
La grotte de la Baume Obscure
La plus accessible des grottes est celle du Souterroscope de Baume Obscure. Cette grotte privée a été découverte en 1958, il a fallu déblayer et enlever beaucoup de roche et de terre pour accéder au souterrain, un travail de plusieurs semaines.
Sous la roche, le passage n'est pas très profond. Situé à 60 mètres de profondeur, il a été aménagé avec des rambardes et des escaliers pour faciliter l'accès au plus grand nombre.
Patrick Bessueille est co-gérant du Souterroscope grotte de Baume Obscure. Il explique que le spectacle qui s'offre au spectateur existe grâce à l’eau, elle a travaillé la roche sur une période de plusieurs centaines de milliers voire de millions d’années :
"Lorsque l’eau arrive au sol, elle se charge en gaz carbonique, après elle devient acide et elle grignote la roche calcaire".
Le plateau du Défens
Au sud de Saint-Vallier-de-Thiey, sur le plateau de la Défens, une grande rivière souterraine qui circule. Sous le sol, se trouve une immense toile d’araignée, tout un réseau de galeries en cours d’exploration.
Cette zone est le terrain de jeu de Pierre Aimon, secrétaire du Spéléo Club Garagalh. Il a réalisé un film, "Ténèbres" à ce sujet, une balade de plusieurs kilomètres sous terre, dans la grande rivière souterraine.
"C’est notre terrain de jeu, un aven, c'est-à-dire un gouffre " nous explique-t-il au bord d'un précipice dont on n'aperçoit pas le fond. On ne connaît que 20 % de ce qui existe. Pour que l’on puisse rentrer, il faut une faille à la surface " ajoute-t-il.
Une des activités favorites des spéléologues est de prospecter. De faire les " sangliers "dans les bois pour trouver des indices ou des failles selon l'expression de Pierre Aimon.
Il termine la visite par cette phrase presque philosophique : " Nous, on ne connaît que la pluie qui tombe. Tout le reste nous échappe ".