Un avocat de la famille Picasso a accusé mardi l'ex-électricien Pierre Le Guennec, soupçonné du "recel" de 271 oeuvres du maître, d'être la couverture d'une "affaire de blanchiment international d'oeuvres d'art".
Jean-Jacques Neuer, avocat de Claude Picasso (fils du peintre et en charge de l'authentification des oeuvres), a pris la parole pour lancer des accusations cinglantes non versées au dossier jusqu'alors. Un effet de manche ou un dossier bien documenté ?
"On a affaire à un blanchiment international d'oeuvres d'art. C'est à lui qu'on a confié ces oeuvres volées parce qu'il avait eu des relations avec Picasso", a-t-il affirmé. "L'enjeu c'est que ça s'arrête à M. Le Guennec", a-t-il ajouté, en estimant que "le mythe du petit électricien a vécu".
Lorsque l'électricien avait pris contact en 2010 avec la Picasso Administration chargée d'authentifier les oeuvres, il les avait classées et commentées très précisément l'année précédente.
Ce mardi matin, il avait précisé avoir fait une liste des oeuvres avec l'aide de son beau-frère galeriste d'art aujourd'hui décédé, qui "s'y connaît".
Face au prévenu qui prétend ne rien connaître à l'art devant le tribunal et a de gros trous de mémoire, Me Neuer le bombarde de questions sur les descriptions écrites des oeuvres.
Le Guennec identifie par exemple une petite étude abstraite au crayon comme ayant des similitudes avec une peinture de 1915 d'un Arlequin exposé au Musée d'art moderne de New York (MoMA), met en exergue Me Neuer.
M. Le Guennec, qui répond confusément et ne semble pas connaître l'existence du MoMA, lui rétorque qu'il a fait la liste lui-même.
Comment a-t-il daté un pendu de la période bleue du peintre ? Quelle est la définition d'un minotaure ? La différence entre une guitare et une mandoline ? "M. Le Guennec n'a jamais fait ces listes !", conclut l'avocat de Claude Picasso. (Avec AFP)