La députée UMP Michèle Tabarot a dit qu'elle allait demander une commission d'enquête parlementaire sur "les intégrismes en milieu carcéral", certains éléments laissant supposer que le Français suspecté de la tuerie au musée juif de Bruxelles pourrait s'être radicalisé en prison.
Ce drame "rappelle tragiquement à la France qu'elle est confrontée depuis plusieurs années à un danger majeur : la radicalisation à l'oeuvre dans les prisons de la République", écrit l'élue des Alpes-maritimes dans un communiqué.
Rapporteur budgétaire des crédits de l'Administration pénitentiaire durant plusieurs années, elle avait "déjà alerté en 2006 sur l'existence d'un islamisme radical dans certaines prisons et sur le manque de moyens pour y faire face".
La députée "va déposer une proposition de résolution en vue de la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les intégrismes en milieu carcéral".
La constitution d'une commission d'enquête sur ce thème devra recueillir l'assentiment de la majorité socialiste de l'Assemblée.
En effet, même si l'UMP relaie la demande de Mme Tabarot, le groupe principal de l'opposition a déjà usé de son droit de proposer une commission d'enquête par an, avec celle constituée sur "l'exil des forces vives" de France.
Le suspect de la tuerie du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, un délinquant multirécidiviste, a fait plusieurs séjours en prison.Pour Mme Tabarot, "il n'est plus temps de seulement s'inquiéter de ce phénomène, il faut désormais y apporter des solutions efficaces et résolues pour que la liberté de culte ne soit pas détournée par des radicalismes qui n'ont pas leur place dans notre République".
C'est lors de sa dernière période de détention, dans le sud de la France, entre 2007 et 2012, qu'il s'était "illustré par son prosélytisme extrémiste, fréquentant un groupe de détenus islamistes radicaux et faisant des appels à la prière collective en promenade", a dit le procureur de Paris François Molins.