Françoise Lausseure, témoin-clé dans le cadre du procès devant la cour d'appel d'assises d'Ille-et-Vilaine de Maurice Agnelet, jugé pour le meurtre de sa maîtresse, Agnès Le Roux, disparue en 1977, était absente ce mercredi. Elle vivrait au Mexique et n'a pas répondu à l'appel des témoins.
La cour d'assises espère pouvoir l'entendre le 2 avril. Mme Lausseure avait, pendant l'enquête, fourni un alibi à Maurice Agnelet, aujourd'hui âgé de 76 ans: elle avait déclaré qu'au moment de la disparition d'Agnès Le Roux, riche héritière du casino niçois Le Palais de la Méditerranée, Maurice Agnelet était avec elle, à Genève.
Mais elle s'était ensuite rétractée en 1999, après sa séparation avec M. Agnelet, assurant qu'elle avait fourni ce faux témoignage pour lui "rendre service".
Agnès Le Roux, 29 ans à l'époque des faits, a disparu l'avant-veille de la Toussaint 1977 et n'a plus été revue depuis. Le véhicule dans lequel elle était partie dans l'arrière-pays niçois n'a jamais été retrouvé.
Reportage ce 3e jour, signé SANNA Josette, DALAUDIER Nicolas et MARIANI Béatrice :
Elle venait de vendre ses parts dans le casino familial à Jean-Dominique Fratoni, patron du casino voisin. Ils avaient été mis en contact par Agnelet.
Au fil des rebondissements judiciaires, Agnelet avait finalement été condamné en appel à 20 ans de prison mais la Cour européenne des droits de l'Homme a considéré qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable.
Ce mercredi matin , le frère d'Agnès Le Roux, Jean-Charles, a rappelé devant la Cour qu'après la disparition de sa soeur, dont il était "très proche", Maurice Agnelet lui disait: "Ne t'inquiète pas, elle est allée se mettre au vert" ou "elle a pris le large".
"Je m'en veux parce que les recherches se sont déclenchées avec retard. Mais si Maurice ne s'inquiétait pas, pourquoi moi je me serais inquiété", a dit Jean-Charles Le Roux, aujourd'hui convaincu de la culpabilité de l'accusé.
Interrogé, Maurice Agnelet s'est mollement défendu, soutenant que "tout le monde savait qu'Agnès partait souvent en voyage". "Je sais rien de tout ça, ce que je sais c'est que je ne l'ai pas tuée", a-t-il réaffirmé.
Il s'est montré beaucoup plus véhément, à la surprise générale, quand Jean-Charles Le Roux, rappelant qu'il avait contracté une dette auprès de sa soeur, a souligné qu'il la remboursait auprès du père de Maurice Agnelet.