A Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, une lame d'eau a pris au piège dans la nuit de samedi à dimanche les habitants de plusieurs résidences descendus dans les parkings souterrains mettre leurs voitures à l'abri: au moins sept morts. Suivre notre minute par minute
Dans les sous-sols, "l'eau est tellement opaque que les pompiers ne voient pas les corps": à Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, une lame d'eau a pris au piège dans la nuit de samedi à dimanche les habitants de plusieurs résidences descendus dans les parkings souterrains mettre leurs voitures à l'abri: au moins sept morts.
Pris au piège
A la résidence du Cap Vert, un fourgon de pompes funèbres arrive sur place en fin de matinée. Le maire Henri Leroy demande à un policier de faire venir des assistantes sociales. Non loin de lui, un homme, hébété, sanglote. Des secours portent une civière où gît un corps recouvert d'un drap."l'eau est tellement opaque que les pompiers ne voient pas les corps. (...) C'est apocalyptique"
7 morts et un disparu
Dans les sous-sols, "l'eau est tellement opaque que les pompiers ne voient pas les corps. (...) C'est apocalyptique", décrit le maire, qui avance le bilan de sept morts, quatre dans la résidence du Lavandin et trois dans celle du Cap-vert. Le bilan de la préfecture à midi confirme: sept morts et un disparu dans la commune.Les quatre corps, trois hommes et une femme, dans la résidence du Lavandin, ont été retrouvés dans un parking en sous-sol. "Le mari est parvenu à sortir de la voiture, évitant la vague mais sa femme est restée en bas avec une amie", déplore le maire.
"Le parking a été vidé à moitié, mais il y a des milliers de véhicules. Il est susceptible d'y avoir des corps", redoute-t-il.
A la résidence du Cap Vert, six camions de pompiers s'activent pour vider les sous-sols inondés, parkings et caves toujours emplis de tonnes d'eau. Lors de l'orage, l'eau est montée brutalement et a envahi la plupart des appartements situés en rez-de-chaussée.
"J'ai vu l'eau jaillir de la véranda, ça l'a cassée, en cinq minutes j'avais de l'eau jusqu'à la taille. Les portes étaient coincées, heureusement un voisin est arrivé", raconte, encore sous le choc, France Oberlin.
Assise sur une chaise en plastique, au milieu des petits immeubles entourés de boue noirâtre et de voitures renversées, la retraitée a tout perdu. L'eau a ravagé son appartement du rez-de chaussée et son jardin, renversé sa voiture, détruisant meubles et bibelots, jusqu'au réfrigérateur qui n'a pas résisté.
"Le golf était une mer"
Emu, Stéphane, un jeune voisin habitant lui aussi en rez-de-chaussée vient l'embrasser: "Il y a eu une vague, j'ai pris des affaires et suis monté sur le toit, chez moi tout est parti". Chez Rodi, qui avait déjà perdu sa maison en 2000 dans des inondations, la boue est entrée dans les meubles de la cuisine. "Toutes les affaires sont mortes! j'espèrequ'ils vont mettre en catastrophe naturelle pour les assurances".
A la résidence de l'Argentière, non loin de là, les habitants sont descendus dès le lever du soleil, constater les dégâts: voitures renversées, enchevêtrées les unes dans les autres, arbres arrachés, routes barrées. Les secours ont travaillé toute la nuit pour dégager les voitures qui bloquaient l'accès à la résidence. Une pelleteuse finit de dégager des blocs de pierres et cailloux. "Ca a envahi les caves jusqu'au niveau du rez-de-chaussée", raconte Jocelyne. "Le Riou a débordé, même le golf", situé en contre-bas "était une mer".
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Voitures renversées, enchevêtrées les unes dans les autres, arbres arrachés
Les caves et parkings sous-terrains de cette résidence qui compte plusieurs immeubles d'une dizaine d'étages construits entre les pins sont toujours sous l'eau et ses habitants toujours privés d'électricité. "J'espère que personne ne se trouve à l'intérieur" s'inquiète une habitante.Marc Moinet, lui, l'a échappé belle en voulant mettre sa voiture en sécurité. Quand l'orage a éclaté, il est allé la chercher dans son garage qui commençait à être gagné par les eaux, pour la mettre sur le parking extérieur. Peine perdue:
là aussi, l'eau est montée jusqu'à près de 1,50 m, témoigne t-il. "Depuis 30 ans, c'est la première fois que je vois cela", ajoute-t-il.
"On a connu trois inondations, les premières n'étaient pas aussi graves", raconte René Bibick qui, du 4e étage a "vu des caravanes emportées" depuis le parking qui se trouve à proximité.