Marion-Maréchal Le Pen, candidate du Front national aux régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ne peut "pas croire" que son grand-père, Jean-Marie Le Pen, en conflit avec la direction du parti, en vienne à présenter une liste dissidente dans la région.
Jean-Marie Le Pen a agité lundi l'épouvantail d'une candidature contre sa petite-fille, évoquant notamment "des remous dans toutes les fédérations" de Paca où plusieurs élus ont été suspendus pour avoir critiqué la teneur des listes locales et la "ligne" du vice-président Florian Philippot, rendu responsable de l'éviction du fondateur du parti.
"L'intérêt supérieur de la France"
"J'ai encore, moi, ses paroles il y a quelques mois de cela, notamment dans son communiqué de presse quand il soutenait ma candidature qui était pourtant sans équivoque. J'ai les mots sous les yeux. Il disait: +je demande dans l'intérêt supérieur de la France de soutenir la candidature de Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse+. Et il ajoute: +je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses+.Dans ces conditions je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole, je suis sûr qu'il ne reviendra pas sur ses paroles", a répondu Mme Maréchal-Le Pen sur France Info.
"A partir du moment où il a fait le choix de soutenir ma candidature, il faut, je crois, rester cohérent. Pour nos électeurs, entre autres, pour les habitants de Paca qui attendent un changement, pour nos élus et nos militants qui ne comprendrait pas cette espèce de guerre fratricide qui n'a pas de sens", a également déclaré la petite-fille de Jean-Marie Le Pen.
Liste dissidente ?
Une liste dissidente menée par le fondateur du FN? "J'ai entendu ça, je n'en ai pas la preuve formelle,mais je n'ose pas croire que Jean-Marie Le Pen puisse considérer que je sois un dommage collatéral dans le bras de fer qu'il est en train de réaliser avec le parti.
Je pense que cela restera sans suite. C'est peut-être une façon de faire monter les enchères, je ne sais pas, mais je ne peux pas croire qu'il fasse cela".
Quant aux piques adressées par M. Le Pen sur l'age --25 ans-- de sa petite-fille, "c'était un souci qu'il n'avait pas lorsqu'il était venu me demander de me présenter à la députation" en 2012, a-t-elle observé.