A partir de ce samedi 1er août, les Français sont désormais autorisés à ramener une seule cartouche de cigarettes de l'étranger. Jusqu'à hier, ils pouvaient en ramener quatre. Cette décision du gouvernement censée relancer les commerces français ne ravit pas tous les buralistes frontaliers.
Parmi les nombreux changements qui accompagnent ce samedi 1er août, il y en a un qui concernent les fumeurs et les buralistes de la Côte d'Azur. A partir d'aujourd'hui, les Français sont autorisés à ramener une cartouche de cigarettes au maximum d'Italie. C'est quatre fois moins qu'auparavant. Un décret d'application de cette loi a été publié le jeudi 30 juillet après un vote de l'Assemblée nationale le 8 juillet dernier.
Le gouvernement indique que cette décision permettra un "soutien aux buralistes". Toutefois, ils ne semblent pas tous voir cela d'un si bon oeil. A Menton, à seulement quelques minutes de la frontière avec l'Italie, des responsables de tabac pensent que cela ne changera rien pour leur commerce.
"Ça va revenir au même"
"Ce n'est pas une mauvaise décision, nous confie une buraliste qui préfère rester anonyme, mais il faudrait que les contrôles soient bien respectés." Selon elle, les tabacs italiens ne se soucieront guère du nombre de cartouches qu'ils vendent aux Français.Une de ses consoeurs, Elise, responsable du bureau de tabac Civette Saint-Michel, est du même avis : "Ça va revenir au même au final. C'est une bonne nouvelle mais les clients finiront toujours pas trouver un moyen de frauder."
A Cap d'Ail, Patricia, propriétaire du Drugstore depuis 14 ans, est moins pessimiste que les Mentonnaises. "Cette décision est plus que positive pour nous, les petits buralistes limitrophes", s'exclame-t-elle au téléphone. Elle poursuit : "On a bien vu quand les frontières étaient fermées à cause du Covid-19 que les ventes se sont envolées. J'espère qu'avec ça, on va récupérer notre clientèle locale."
D'après elle, ce n'est "pas rentable" pour les fumeurs de se rendre en Italie pour seulement une cartouche. Cependant, elle soupçonne que des cigarettes italiennes soient vendues directement (et discrètement) en France, "et ça ça crée un énorme manque à gagner pour nous". Mais Patricia reste optimiste : "C'est un premier pas en avant qui nous réjouit."