C'est un art majeur au pays du soleil levant, bien que la culture du bonsaï soit née, il y a plus de 2000 ans, en Chine. Les bonsaïs symbolisent l'éternité et l'harmonie entre l'homme et la nature. Un raffinement poussé à l'extrême que présente durant trois jours seulement, conjointement à l'exposition Hokusai, le Musée départemental des arts asiatiques à Nice.
Ce sont des bonsaïs d’exception cultivés dans la préfecture d’Ehime, au sud du Japon. L' événement qui dure trois jours seulement, fait écho à l’histoire du musée et lui permet de rendre hommage à Kenzo Tange, son architecte, qui a grandi à Imabari, dans cette même préfecture.
Le Musée des arts asiatiques a collaboré avec l’Association pour la promotion à l’export du Akaishi-Goyomatsu et le Bonsaï center de Nice pour proposer cette exposition de dix pins blancs japonais.
La culture du bonsaï est une œuvre complexe résultant de la mise en œuvre de nombreuses techniques (taille des branches et racines, gestion des apports nutritifs...) et répondant à des codes stylistiques précis.
Le but est, à la fois, une recherche esthétique et la ressemblance de l'arbre avec la nature.
Adrien Bossard, le directeur du Musée départemental des arts asiatiques explique l'histoire de l'Association pour la promotion à l’export du Akaishi-Goyomatsu: "Monsieur Junichi Moritaka est le descendant d'une longue lignée de producteurs de bonsaïs. Il a fait un autre métier toute sa vie et puis, soudainement, en 2006, il a décidé de succéder à son grand-père pour valoriser ce bonsaï si particulier qu'est le pin blanc, le Goyomatsu. Il préserve, depuis, ce savoir-faire séculaire japonais. D'ailleurs, il a offert deux Akaishi-Goyomatsu au Pape. Un de 100 ans et un second de 150 ans. Chaque année, il va au Vatican pour s'en occuper. C'est une très belle histoire. "
L’Association pour la promotion à l’export du Akaishi-Goyomatsu, créée en 2019 à l'initiative de Junichi Moritaka, redynamise la culture traditionnelle du bonsaï de grande qualité grâce à l’exportation internationale.
Les bonsaïs exposés au musée sont arrivés par avion. Ils ont entre 60 et 80 ans.
Il existe de nombreuses essences de pins blancs du Japon, mais celle de Shikoku, est particulièrement réputée. Créée dans la ville de Shikokuchūō, sa version miniature est si appréciée qu'elle est qualifiée de « reine des bonsaïs ». L’arbre est ainsi transformé aussi naturellement que possible afin de magnifier la nature et d’effacer toute intervention humaine.
Les bonsaïs Akaishi Goyomatsu ont été désignés par décret « Monument naturel » et espèce protégée. Il est aujourd’hui interdit de prélever de jeunes arbres dans les montagnes.
Une exposition à voir sans faute ce weekend !