Aéroport de Nice : L'Assemblée Nationale donne son feu vert pour la privatisation

Les amendements déposés par Christian Estrosi ont été balayés par les députés. Ils soutiennent le transfert au secteur privé de la majorité du capital des sociétés de gestion de l'aéroport de Nice Côte d'Azur. Le 19 février, les Niçois s'exprimeront lors d'un référendum local. 



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Les députés UMP, du Front de Gauche et du groupe socialiste (aile gauche, chevènementistes) ont échoué à faire supprimer l'article 49 du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques. L'Assemblée Nationale a soutenu ce jeudi  le transfert au secteur privé de la majorité du capital des sociétés gérant ces deux grands aéroports régionaux, dont l'Etat détient 60%. Les infrastructures aéroportuaires et le foncier demeureront la propriété de l'Etat qui approuvera chaque année les tarifs des redevances d'aéroport

Retour sur les débats à l'Assemblée Nationale avec Olivier Chartier-Delègue.


Les débats ont été vifs entre Christian Estrosi, l'un des plus vigoureux opposant au projet de loi et le ministre de l'économie. Le maire de Nice invite les électeurs de la commune à se prononcer en masse le 19 février à l'occasion d'un référendum local.

Revoir l'intervention de Christian Estrosi, le maire UMP de Nice à l'Assemblée Nationale (à 00:40:02)

Christian Estrosi a dénoncé entre autres "un fusil à un coup" et "une spoliation de collectivités sur le dos de contribuables locaux", qui fera l'objet d'un prochain référendum. Il a accusé M. Macron de dire des "contre-vérités" et lui a prédit que son passage dans l'hémicycle "ne facilitera sans doute pas (l')accession par le suffrage universel à une responsabilité locale".


Emmanuel Macron a affirmé qu'il ne s'agissait nullement pour le gouvernement de "brader des bijoux de famille" mais de mener une "gestion active de son portefeuille d'actions" pour participer au "désendettement du pays" et "réinvestir dans nos priorités", comme par exemple "sauver des entreprises" telles PSA Peugeot Citroën.


Récusant toute comparaison avec "une vente forcée comme celle du port du Pirée" en Grèce mais aussi avec la privatisation des concessions d'autoroutes, il a aussi rétorqué à des députés de droite et de gauche que ces privatisations ne se faisaient pas "sous pression de Bruxelles".

Devant les inquiétudes de certains orateurs, qui ont mentionné notamment la compagnie Emirates qui souhaite créer de nouvelles liaisons, le ministre a assuré que "rien ne changera sur les ouvertures de lignes car la DGAC décidera toujours".

La rapporteure thématique Clotilde Valter (PS), qui a vanté les garde-fous ajoutés en commission, a notamment plaidé quune opération telle que celle de Toulouse ne pourra plus intervenir de la même façon car il y aura une intervention de la loi et du Parlement" préalable.

A l'inverse, l'UMP Hervé Mariton s'est montré hostile à la privatisation "extrêmement grave" de la société de gestion des Aéroports
de la Côte d'Azur.

L'élu UDI des Alpes-Maritimes Rudy Salles a martelé que "tous les maires et élus du département de droite comme de gauche ont voté contre".

"Offrir à la gestion du privé un équipement public rentable, c'est offrir une rente au privé", a notamment protesté le socialiste Pascal Cherki.

Revoir notre dossier consacré à la Privatisation de l'Aéroport Nice Côte d'Azur, réalisé par Jean-Bernard Vitiello.




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