Le plus grand match de l'histoire du football islandais, passé devant les deux victoires historiques contre les Pays-Bas en qualifications ou le succès à la dernière minute contre l'Autriche (2-1) au dernier match de poule, va figer tout le pays devant sa télé, givré.
L'amateur de football islandais se gorge de matches anglais, son championnat semi-professionnel étant bien moins attractif, malgré la vigueur du Valur Reykjavík, qui a fêté ses 100 ans en 2011."C'est en quelque sorte un rêve qui devient réalité", raconte le défenseur Ragnar Sigurdsson. On a grandi en regardant la Premier League à la télé, j'ai toujours voulu jouer contre l'Angleterre".
Même le président de la Fédération islandaise (KSI), Geir Thorsteinsson, a été piqué. "On a toujours rêvé d'affronter l'Angleterre en match officiel!" s'emballe-t-il dans un entretien à l'AFP.
L'histoire entre l'île volcanique et le foot anglais est un amour de jeunesse jamais refroidi
"Quand la télévision islandaise a commencé à diffuser du foot étranger, c'était du foot anglais", raconte le président de la KSI. "Depuis bien sûr, on regarde aussi le football d'autres championnats, explique Thorsteinsson.Mais les liens sont restés très forts avec l'Angleterre, il y a beaucoup de fans de Liverpool, d'Arsenal, de Manchester United en Islande. Il existe même des clubs de supporters de ces équipes."
"On joue l'Angleterre!"
"Juste après le match (contre l'Autriche), tout le monde a couru sur le terrain en criant: On joue l'Angleterre! On joue l'Angleterre!" se rappelle R. Sigurdsson.Trois internationaux jouent même en Premier League, la star Gylfi Sigurdsson (Swansea), le capitaine barbu Aron Gunnarsson (Cardiff) et Johann Gudmundsson (Charlton), passé par les équipes de jeunes de Fulham et Chelsea.
"On connaît énormément le football anglais, poursuit Hallgrimsson, nous sommes très anglophiles, footballistiquement."
"Je pense que je pourrais citer tous leurs joueurs, enchaîne le technicien, qui dirige la sélection avec le Suédois Lars Lagerback. Ils ont de grandes qualités individuelles et le mérite revient à Roy Hodgson de les faire évoluer de belle manière. C'est une belle équipe, je dois dire."
Mais les surprenants islandais ne seront pas transis, lundi soir, au moment de pousser plus loin encore la surprise. "J'ai déjà joué contre l'Espagne, et quand je joue je n'admire plus personne, j'essaie juste de les battre, assène Ragnar Sigurdsson. Bien sur quand vous regardez à la TV un joueur comme Iniesta, vous appréciez de voir son talent, mais si je l'affronte, je m'en moque".
Ragnar a 90 minutes, ou 120, pour que Wayne Rooney se souvienne de son nom et son prénom.