Le président du parti Les Républicains Eric Ciotti a annoncé vouloir s'allier au Rassemblement national pour les élections législatives anticipées qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. Un rebondissement qui a provoqué la colère de nombreux ténors du parti de droite, dont certains appellent à la démission d'Eric Ciotti.
"Nous avons besoin d'une alliance [...] avec le Rassemblement national", a déclaré le président du parti Les Républicains (LR) Eric Ciotti. En prononçant ces mots sur le plateau du JT de 13h de TF1 ce mardi 11 juin, le député des Alpes-Maritimes a provoqué l'ire de certains poids lourds de son parti.
À commencer par Olivier Marleix. Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale a immédiatement réagi sur X, appelant à la démission du président de son parti : "Eric Ciotti n'engage que lui. Il doit quitter la présidence des Républicains".
Eric Ciotti n’engage que lui. Il doit quitter la Présidence des @lesRepublicains
— 🇫🇷 Olivier Marleix (@oliviermarleix) June 11, 2024
Ce mardi, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a lui aussi assuré devant les sénateurs Les Républicains qu'il "n'avalisera jamais [...] un accord avec le RN contraire à l'intérêt de la France et à notre histoire". Il a, lui aussi, demandé la démission d'Eric Ciotti dans un message publié sur X.
À la suite des déclarations d’@ECiotti j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des @lesRepublicains
— Gérard Larcher (@gerard_larcher) June 11, 2024
Un avis partagé par le député LR de la Manche Philippe Gosselin : "Eric Ciotti doit démissionner immédiatement", a-t-il exigé ce mardi sur franceinfo, ajoutant qu'il s'agit "d'une aventure personnelle qui engage et jette l'opprobre sur notre parti".
"S'il ne le fait pas, et très rapidement, c'est-à-dire dans les petites heures qui viennent, ça ne peut pas tergiverser pendant des jours et des nuits, je sais que nous serons nombreux à quitter notre parti ou au moins à suspendre notre adhésion le temps que les choses soient claires", a continué Philippe Gosselin.
"Une ligne personnelle" du président des LR
Le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau partage la même indignation. Il a dénoncé "une ligne personnelle" d'Eric Ciotti. "J'ai eu Eric Ciotti au téléphone à plusieurs reprises lundi et je l'ai même rencontré, il ne m'a rien dit (de ses intentions). Un parti politique, ce n'est pas seulement une personne", a déploré le sénateur LR.
"Les Républicains doivent dénoncer immédiatement l’accord proposé par Ciotti avec le RN", a de son côté réagi Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et candidate LR à l'élection présidentielle de 2022, ce mardi sur X.
"Vendre son âme pour un plat de lentilles et draper cela dans l’intérêt du pays…C’est ce que j’ai toujours refusé. L’honneur, la droiture, les convictions ne sont pas des vains mots. Tout ne s’achète pas", cingle-t-elle.
Eric Ciotti ne veut pas démissionner
Après avoir provoqué un séisme au sein de sa famille politique en proposant cet accord - qui serait le premier de l'histoire française entre la droite et l'extrême droite - Eric Ciotti n'a pas tardé à donner son point de vue par rapport aux appels appelant à sa démission.
"Je suis président et je reste président des Républicains, a-t-il scandé ce mardi devant le siège parisien du parti, mon mandat, je le tiens des militants, et seuls les militants pourraient me l'enlever. Je le dis très clairement et je ne céderai pas à ce genre de décision ou de propos".
Premières défections chez LR
Les premières défections ont par ailleurs eu lieu au sein des Républicains. Deux influents sénateurs, la vice-présidente du Sénat Sophie Primas et le rapporteur général du Budget Jean-François Husson, ont annoncé mardi sur X qu'ils quittaient le parti gaulliste.
"Une alliance avec le RN aux législatives, c'est bien sûr sans moi ! Je quitte Les Républicains et continue le combat avec le soutien unanime du groupe de Gérard Larcher et Bruno Retailleau", a écrit M. Husson, tandis que Mme Primas a affirmé qu'elle faisait ce choix "à contrecœur", appelant la droite à "se reconstruire".
Ces évènements interviennent dans un contexte de bouleversement de la vie politique. Dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale à la suite du raz de marée du Rassemblement national aux élections européennes. Des élections législatives anticipées se tiendront donc les 30 juin et 7 juillet prochains.
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Avec AFP