Attentat de Nice : 60 % des enfants souffrent encore de stress post-traumatique

Publié le Mis à jour le
Écrit par Aline Métais

D'après une étude de la Fondation Lenval, le bilan de l'attentat de Nice est aussi terrible par le traumatisme psychologique qu'il a causé à 60% des enfants. Les psychiatres cherchent à comprendre comment les enfants traumatisés évoluent après ce drame.

C'est un programme de recherche unique en Europe, baptisé 14-7. Du nom de la date gravée dans la mémoire collective : 14 juillet 2016. L'attentat survenu à Nice sur la Promenade des Anglais est l'un des plus meurtriers : 86 morts et 458 blessés.

365 participants



Ce bilan est aussi terrible par le traumatisme qu'il  a causé à l'ensemble des rescapés et des témoins directs ou indirects parmi lesquels de nombreux enfants. Le service psycho-traumatologie de la Fondation Lenval a donc commencé une étude de suivi psychologique il y a 1 an et demi. Parmi les 365 participants, il y a 208 enfants ou adolescents et 157 parents.

Stress post-traumatique



Les psychiatres cherchent à comprendre comment les enfants traumatisés et leur familles évoluent après l'attentat. L'un des premiers résultats est inquiétant : 60% d'entre eux subissent encore des troubles de stress post-traumatique, près de 3 ans après cette nuit dramatique. 





Reportage à la Fondation Lenval :



Intervenantes : Michèle Battista, pédopsychiatre, responsable de la cellule Traumatologie au CHU Lenval de Nice ; Florence Askenazy,chef du service psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Fondation Lenval.(Equipe : Hugues Nicolas, Djamel Mouaki)



Michèle Battista, pédopsychiatre, responsable de la cellule Traumatologie au CHU Lenval de Nice, suit ces enfants. Elle remarque que leur quotidien peut être perturbé, jusque dans leurs jeux d'enfants : 

Alors qu'il est en train de jouer aux petites voitures, d'un coup l'enfant a une image de l'attentat qui lui revient même si il est dans un moment heureux. C'est ce qu'on appelle une réminiscence.

Jeunes les plus vulnérables



Des affections qui entraînent des déséquilibres dans la vie quotidienne et le développement de l'enfant. D'après cette étude, les plus jeunes sont les plus vulnérables. Le taux de détresse psychologique est de 21 % chez les enfants âgés de 7 à 12 ans et de 32 % chez les moins de 7 ans.

 

Premier bilan



Au sein de la Fondation Lenval, toute une équipe tente de soigner ces traumatismes. Un premier bilan sur le suivi des victimes a été donné le 1er juillet. Parmi les pathologies les plus importantes observées : 
  • stress post-traumatique
  • phobies spécifiques
  • sommeil
  • endormissement
  • angoisse de séparation
  • trouble oppositionnel
  • trouble régulation émotionnelle        (Source : Fondation Lenval)



Agoraphobie





Autres pathologies dont souffrent ces jeunes patients : tics, agoraphobie (peur de la foule), anxiété généralisée, troubles de l'attention. Heureusement, le temps et la prise en charge améliorent ces troubles chroniques subis par les enfants.



Chez les enfants âgés de 0 à 6 ans :
  • 1/3 vont mieux
  • 1/3 ont des symptômes modérés
  • 1/3 ont des symptômes intenses


Chez les enfants âgés de 7 à 12 ans :
  • 50 % vont mieux
  • 25% ont des symptômes modérés
  • 25% ont des symptômes intenses       (Source : Fondation Lenval)
Cette étude à long terme permettra aussi de savoir si les soins prodigués sont efficaces ou non. Les médecins analysent aussi les mécanismes de protection de ces jeunes traumatisés. Commencée en novembre 2017, l'étude 14-7 se prolongera jusqu'aux 25 ans du plus jeunes des patients. 

 
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